TV connectée: "l'accélération va être foudroyante"

Quelques extraits du colloque du CSA, qui s'est tenu aujourd'hui à Paris, sur les téléviseurs connectés :

Eric Besson (Ministre de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numértique):

"J'ai twitté hier soir au second but de Messi! "

Jacques Toubon (délégué de la France pour la fiscalité des biens et services culturels) :

"La TV connectée, c’est la ménagère de moins de 50 ans, le cinéphile de 35 ans et le geek de 20 ans (...) On ne pourra pas mettre longtemps un mur étanche entre ce qu’on met dans le téléviseur et ce qu’on va y chercher".

Maxime Lombardini (DG du groupe Illiad-Free):

"Attention: un acteur comme Apple ou Google peut se payer la totalité des productions des studios de cinéma américains (....) Mais les barbares ne sont pas encore à la porte. Il n'y pas aujourd'hui d'offre de TV connectée sérieuse disponible".

Jacques Mollet (Vice-Président de Samsung France):

"Ca va très vite (...) Notre objectif c'est le hardware (...) Ce qui intéresse les gens c'est la catch-up , l'interactivité, la VOD".

Matteo Maggiore (Directeur de la politique de règlementation internationale de la BBC):

"La catch-up TV représente déjà 15% de la consommation des programmes au Royaume Uni".


Vincent Dureau (directeur des technologies TV de Google)

La TV connectée va se déployer très rapidement. C'est souhaitable et inévitable. La demande est très forte (...) Les obstacles sont dus à la fragementation des plate formes techniques et à la multiplication des technos propriétaires (...) Notre objectif est de jouer un rôle de catalyseur similaire à celui que nous jouons dans les smartphones: fournir aux constructeurs une plateforme ouverte et standardisée (...) La compatibilité avec les technos du web est indispensable".

Pierre Danon (Président Numéricable) :

"Nos réseaux sont sous pression (...) + 40% de consommation de vidéo par abonné en 2010!  (...)  5% des abonnés consomment 55% de la bande passante ! (...) L'accélération va être fulgurante ! (...) L'Europe est en retard sur la rénovation des réseaux (...) Attention à l’affaiblissement du payant ! (...) Le flat rate est-il la solution ?".


Xavier Couture (Directeur des nouvelles activités de croissance d'Orange) :

"Nous sommes tous des intermédiaires périssables (...) Attention à ne pas considérer les telcos comme des vaches à lait à traire !".


Eric Garandeau (Président du CNC):

"Les chaînes qui dépendent le plus des séries américaines seront celles qui seront balayées le plus vite !".

Nonce Paolini (PDG TF1) :

" Tout oppose le monde de l’internet et celui de la TV (...) Il n y a aucune règle dans Internet alors que nous, TV, nous vivons dans un univers extrêmement regulé (...) Il faut une course à la loyale (...) Il faut sanctuariser le signal des éditeurs de contenus, des broadcasters (...) La capitalisation de Google c'est 100 fois celle de TF1, Apple c'est 50 fois ! Tout le monde sait que iTunes est opéré depuis le Luxembourg, que Google n’est taxé qu’à hauteur de 5%, que MegaUpLoad est opéré depuis Hong Kong (...) Je ne suis pas protectionniste".

Martin Rogard (DG Daily Motion France)  :

"Que de peurs ce matin ! Je comprends que notre jeunesse a peur ! La TV connectée c'est une occasion exceptionnelle d’appréhender la télévision (...) Ceux qui innovent beaucoup font faire des percées (...) La question essentielle est le financement de la création : oui, il v a y avoir des intermédiaires entre le consommateur et ceux qui diffusent des programmes car il y a beaucoup à faire pour améliorer les offres et les chaînes ne gagneront pas cettte bataille là".

Gilles Fontaine (expert IDATE) :

"On entre dans un champ à fort composante technologique dont la maîtrise est essentielle ! La composante R&D n’a pas été suffisante; il y a un risque d’absence de maîtrise techno !".

Rémy Pfimlin (PDG de France Télévisions) :

"Les nouveaux venus vont déchaîner les programmes. Notre stratégie est de jouer le rôle de tiers de confiance dans un univers infini. La télévision connectée c’est une incroyable opportunité de faire la différence (...) le service public veut jouer le rôle de porte-drapeau de la création française (...) et veut refonder une nouvelle alliance avec la création française".

Bertrand Méheut (Président du groupe Canal Plus):

"C'est difficile pour des offres délinéarisées de financer du contenu, les producteurs, les créateurs (...) L’hyper choix va renforcer la force des marques ! Le rôle de l’éditeur va devenir plus important, car le consommateur ne sait souvent pas faire son choix. Il veut une éditorialisation du contenu".

Reine-Claude Mader (Présidente de l’Association Consommation, Logement, Cadre de vie)

"L’hyper choix existe déjà (...) Les consommateurs sont assomés par l’hyper choix !"

Jérémie Manigne (DG de l’innovation, services et contenus de SFR):

"Attention aux services qui vont échapper à la régulation (...) Si c’est pour aller vers l’Internet ouvert, alors il faut reflechir au business model (...) Il y a aujourd'hui un extraordinaire transfert de valeur qui part de la France vers les USA, sans contrôle, pas taxé. Que restera-t-il demain?".

Pascal Rogard (Directeur général de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques) :

"La TV connectée n’est pas un tsunami".

Jean Christophe Thiery (Président de Bolloré Media)

"Pas sûr que ça va aller aussi vite (...) Il y a beaucoup de téléspectateurs âgés (...) Le plaisir de la TV  c’est qu’elle deconnecte ! (...) Beaucoup de nos programmes va nous échapper (....) Souci pour les pour les petites chaînes dans un océan d’images et de contenus".

Philippe Citroën (DG de Sony France) :

"La TV n’est pas un produit isolé : pas de raison d’appliquer des règles qui ne s’appliquent pas à d’autres produits (...) Il nous semblerait normal de participer au financement de la création (...) Il faut aussi la neutralité du Net".

Marc Tessier (président de Video Futur):

"Je ne crois pas aux achats mondiaux de programmes (...) mais il faut un système de non discrimination, car ce sont acteurs les plus puissants, souvent étrangers qui vont prendre le marché".

Michel Boyon (Président du CSA):

"La France est le 1er pays à se pencher sur la TV connectée (...)  Avec la télévision connectée, la télévision joue à domicile, chez elle, c'est un grand avantage (...) C'est une cure de jouvence. C'est un progrès pour le téléspectateur. Il n'y ni peur, ni problème générationnel. Ce sera au marché et aux Français de choisir".