Deux jours en immersion à l’Institut de France : coulisses d’un reportage à 360°

Par Nathalie Duboz et Alexandra Yeh, France Télévisions, Direction de la Prospective et MediaLab

De nombreuses personnalités françaises sont venues débattre, le week-end dernier, du sens du progrès et de l’innovation au Palais de l’Institut de France lors de la 4ème édition des Rencontres Capitales. L’occasion pour Méta-Media de tester une caméra 360° sur le terrain et vous faire découvrir ce lieu emblématique de notre culture qui abrite les cinq académies françaises.

Pourquoi un reportage à 360° ?

L’intérêt premier est de proposer au spectateur une immersion totale dans le contenu qu’il visionne : en 360, pas de hors champ, c’est le public qui choisit là où il pose son regard.

Quoi de mieux qu’une immersion totale pour visiter ce lieu mythique, habituellement fermé au grand public qu’est l’Institut de France ? Et quoi de mieux que la coupole, ronde à l'extérieure, ovale à l'intérieur, pour une vision à 360° ? 

Attention toutefois, la 360 doit être un outil au service de la narration : elle doit apporter une vraie plus-value au contenu qu’elle met en scène. Ici, elle nous a non seulement permis de proposer une véritable immersion au cœur des conférence, au milieu des personnalités qui débattaient, mais aussi une visite guidée du Palais, dont l’architecture, avec son immense coupole et ses salles circulaires, se prête particulièrement bien à un visionnage à 360°.

Les leçons d’un reportage à 360°

Premiers prérequis d’un bon reportage 360° : un lieu et un contexte dignes d’intérêt. La 360 mettant l’accent sur le visuel, il est essentiel que le décor et le contexte du reportage attisent la curiosité, qu’il s’agisse de faire découvrir un lieu culturel comme c’est le cas ici ou d’immerger le spectateur au cœur d’une scène exceptionnelle (une tempête de neige à Times Square, une zone de guerre…). En d’autres termes, le fond est aussi important que la forme et la 360 est là pour mettre en valeur un contenu qui doit avoir un intérêt intrinsèque.

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Autre particularité : en 360, plus encore que dans un reportage classique, on construit une véritable histoire avec un début et une fin. La 360 peut être déroutante pour les spectateurs qui ne savent plus où regarder, d’où la nécessité de les guider, de les prendre par la main pour les accompagner dans leur visite. Pour ce reportage, nous avons choisi de guider le spectateur en mettant en scène notre journaliste, qui s’adresse directement au public et incarne son propos. Dès le début du visionnage, on suit littéralement son avancée, du pont des Arts à l’entrée de l’Institut de France, pour introduire le sujet et montrer au spectateur où regarder.

Dernière leçon de cette expérimentation à 360° : l’éditorialisation. Un sujet d’autant plus complexe que cette vidéo est appelée à être visionnée de façons très différentes : sur un écran d’ordinateur avec le son ou en mobilité, sans le son sur les réseaux sociaux. Nous avons dû travailler à la fois sur la dimension sonore du reportage et sur l’ajout de couches d’informations écrites adaptées à une consommation nomade. Ce que nous retenons : le son doit être soigné pour restituer fidèlement l’atmosphère de la scène, mais il ne faut pas négliger l’habillage textuel du reportage.

Une expérience concluante donc, qui nous montre que la 360 est un outil plein de potentiel mais avec ses contraintes propres :

(Disclosure : France Télévisions était un des partenaires, comme lors des précédentes éditions, de ces Rencontres Capitales, avec France24 et RFI)