Un outil pour démasquer les deepfakes ?

Par Pascal Doucet-Bon, France Télévisions, directeur délégué de l'Information

Les deepfakes domineront bientôt la scène politique via la généralisation d'outils de fabrication à moindre coût. Situés en première ligne de la désinformation, les journalistes ont besoin d'outils solides pour les identifier. A l'occasion de l'ONA, Matthew Wright, professeur au Rochester Institute of Technology présente en exclusivité un outil de débunkage.

Un outil technologique efficace bientôt à disposition

Matthew Wright a mis au point DeFake un outil technologique permettant d'identifier les deepfakes. Il suffit d'uploader la vidéo pour que soient analysés des paramètres tels que les pixels, le son ou la lumière (liste volontairement non exhaustive, pour raison de sécurité). En quelques minutes, l'outil permet de savoir si la vidéo est fiable ou pas. L'outil sera lancé en version beta courant octobre.

Source : Conférence ONA 2019.

L'ère des deepfakes est devant nous

Les deepfakes vont défier notre référentiel de vérité. Pour les identifier, une collaboration efficace entre les ingénieurs informatique et les journalistes sera nécessaire.

"Nous aurons bientôt besoin d'un niveau très élevé d'éducation aux médias de la part de toute la population" souligne Matthew Wright.

Et Jérémy Gilbert, directeur stratégique au Washington Post ajoute "Dans la littérature, il peut y avoir de la fiction, de la fiction historique. En tant que société, nous serons amené à labelliser les productions de contenus."

Joan Donovan, directrice technologie à la Harvard Kennedy School, commente "Nous devons mettre en place des gardes-fous contre les deepfakes en nous mettant à la place des victimes. C'est le seul moyen d'éviter l'accroissement des inégalités dans l'éducation aux média"

Une réserve cependant : comment partager massivement un outil de débunkage sans qu'il serve d'outil d'auto-test aux deepfakers ?

Crédit photo Une : Complément d'enquête sur les deepfakes.