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JOURNALISME 2.0 :

OUTILS :

Vous avez aimé YouTube et Netflix ? Vous allez adorer Tudou et Youku !

En baskets et survêtement sur la scène du Palais des Festivals à Cannes, Yang Weidong ne fait pas ses 40 ans. Mais il pèse lourd. Très très lourd, prévient-il : « 900 millions d’utilisateurs » pour les deux plus grosses plateformes vidéos chinoises, Tudou et Youku, dont il est le vice-président et qui appartiennent au même groupe privé, coté au NASDAQ.

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« Tudou, c’est la plateforme pour les jeunes, de 15 à 30 ans ; et Youku, la plateforme de masse pour les 30 à 55 ans. »

« En tout, avec Tudou et Youku, nous avons atteint 900 millions d’utilisateurs en Chine. Ce qui signifie que plus de la moitié des Chinois est venue sur nos plateformes. » Soit aussi 500 millions de visiteurs uniques chaque mois.

« Et en temps passé Youku est déjà la 2e application chinoise, toutes catégories confondues », a-t-il précisé lors d’un entretien que j’ai eu le plaisir de réaliser lors de la conférence annuelle des MIPFormats.

Youku Toudo profite aussi du contrôle exercé par le gouvernement chinois sur les télévisions traditionnelles, de plus en plus délaissées par la population. « Internet c’est beaucoup mieux », sourit Yang. Et déjà 70% de son trafic vient des mobiles !

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Toutes les sources de revenus possibles : « Netflix + YouTube + Hulu »

Quel est donc le modèle d’affaires d’un tel géant, qui accueille contenus amateurs (200 millions de chaînes !) comme professionnels ? « Essentiellement la publicité », mais aussi un modèle payant. « L’année dernière, le nombre d’abonnés payant a fortement progressé. » Un million de personnes paient actuellement l’équivalent de 12 euros par an pour un service de SVoD.

« Nous avons un modèle mixte: c’est Netflix plus YouTube plus Hulu ».

Youku Tudou achète aussi beaucoup de contenus de producteurs étrangers et de chaînes de télévision, mais produit également elle-même, sur les deux plateformes. Rappelons aussi que YouTube est bloqué en Chine.

Mais la première plateforme chinoise estime avoir été précurseur. Avant même Youtube ou Netflix !

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Tous les contenus TV aussi !

Alors que les grandes plateformes vidéo américaines ou européennes s’en tiennent pour l’instant aux séries, films, documentaires et programmes pour enfants, les deux sites chinois diffusent des jeux, des émissions de télé-réalité ! Tous les contenus de la télévision traditionnelle ont basculé en ligne en Chine !

Youku Tudou a donc acheté par exemple les droits de The Voice et créé un The Voice Kids ! Et surtout co-produit, avec Talpa et Endemol, notamment.

Car Yang Weidong prévient les vendeurs de programmes : « Nous entendons mettre une forte couleur locale à leurs programmes et non pas les adapter sans changement. Tous les programmes ne marchent pas en Chine ! »

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En ce moment, précise-t-il, les programmes TV les plus populaires en Chine viennent de Corée du Sud.

Mais Youku Tudou n’a pas l’intention d’imiter Netflix dans une aventure planétaire et compte plutôt rester pour l’instant en Chine et s’en tient à des co-productions avec des partenaires japonais et coréens.

Et le prochain réalité-show original de Youku Todou sera tournée en 4K ! 

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Il reconnaît enfin que le piratage reste un problème en Chine, mais que la situation s’améliore.

Voici cet entretien, qui a eu lieu hier à Cannes :

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OUTILS :

Journalisme sur mobile : simple outil ou techno de rupture ?

Par Jean-Marc Dubois, Directeur du développement réseau France 3, Président de Circom Regional

Techno de rupture bien sûr ! Déjà expérimentée et prometteuse ! Le Mojocon, la 1ère conférence internationale entièrement consacrée au Mojo, le journalisme sur mobile, vient d’en faire une belle démonstration à Dublin !

Organisée sous l’égide de la RTE, la télévision publique irlandaise, une quarantaine d’intervenants ont planché il y a quelques jours devant 400 délégués venus des 5 continents pour échanger sur les nouvelles pratiques liées au développement des smart phones en matière d’écriture, de journalisme, de cinéma et de fiction.

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Dès l’ouverture, un postulat a bien été tenté par tous : le mobile, n’est qu’un outil. Un simple outil. Et chacun de répéter comme une sorte de mantra que le principal, ce qui compte, c’est bien évidemment le contenu, le « story telling ».

Sauf que dès les premières interventions il fallut se rendre à l’évidence, l’outil mobile régnait en maître dans la salle. A tel point que le « futuriste » (c’est ainsi qu’il se définit) Gerd Leonhard, s’est adressé brutalement aux participants : « I say, stop looking at your phone. Don’t take a picture, look around you and just enjoy the f… moment. » Sans succès : pas un seul des 400 participants ne lâchera son portable. Ni des mains, ni des yeux.

Car à l’évidence pour tout le monde le mobile, le portable, le smartphone (au choix) est bien plus qu’un simple outil ou un gadget. C’est une vraie technologie de rupture, « disruptive » comme disent les Américains.

Ce qui signifie à la fois perturbante et révolutionnaire.

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Les TV ont donc du souci à se faire

Pour Richard Sambrook, directeur de l’école de journalisme de Cardiff et ex-BBC, « le mobile c’est un univers qui va révolutionner nos pratiques » en matière d’information. « Présent sur toute la chaîne de production, depuis le tournage d’images jusqu’à la diffusion, notamment sur les réseaux sociaux, en passant par l’édition, le mobile est auto-suffisant ». Et si les télévisions traditionnelles sont encore la principale plate-forme d’écoute, « cela va changer et elles ont du souci à se faire ».

Pour Sambrook l’accroissement de la production d’informations sur mobile va obliger les journalistes à changer leurs pratiques. Des sujets plus courts, plus efficaces et pertinents. « Aujourd’hui les images arrivent avant les faits. Où est la plus-value journalistique ? »

Cela va même plus loin pour Michael Rosenblum, l’un des pères du vidéo journalisme : « Avec 3 milliards de mobiles sur terre, il y a potentiellement 3 milliards de journalistes qui produisent des sons, des images, des histoires à tout instant. » Rosenblum pense donc que le rôle des journalistes risque de devenir dans les cinq années qui viennent la simple mise en forme des contenus des autres. « La technologie nous dicte ce que nous devons faire. Agréger la voix de milliards d’utilisateurs de portable ».

Et comme grâce, ou à cause, du développement des algorithmes, des robots commencent à remplacer les journalistes en produisant automatiquement des contenus originaux, l’avenir de la profession de journaliste pourrait s’annoncer sombre, prévient Michael Rosenblum.

Mais justement, pour Gerd Leonhard les journalistes doivent dépasser la technologie et inventer ce qu’il appelle l’« humarithme ». Selon lui, face aux machines et aux algorithmes qui produiront des histoires « banales », les journalistes doivent aller plus loin dans l’écriture et la recherche d’informations. Ils seront alors les seuls à pouvoir offrir de « grandes histoires », des histoires « humaines ».

Les journalistes, nombreux dans la salle, qui se voyaient devenir de simples « agrégateurs de contenus produits par d’autres » purent souffler ! L’heure de leur disparition n’est peut-être pas encore arrivée.

Le Mojo a déjà débuté dans les télés

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Pour Marc Settle, du Collège de journalisme de la BBC, le journalisme mobile progresse. A la BBC 800 journalistes ont été formés. 3.000 portables ont été distribués, et pas seulement à des journalistes, mais moins de 1.000 personnes sont des contributeurs réguliers. A 95% pour des sonores, 5% pour des vidéos et 5% pour des photos. Ce qui est plutôt un bon début, facilité selon Settle par la création d’une application maison de la BBC, la PNG (portable news gathering). Une appli « sûre, rapide et fiable », qui permet aux utilisateurs d’avoir un accès direct.

Pour la RTE, la télévision publique irlandaise, le journalisme sur mobile est au cœur d’une réelle politique de l’entreprise. Il ne s’agit pas d’utiliser le mobile seulement comme un complément des tournages classiques, mais de produire des sujets entièrement tournés avec un mobile.

Avec un objectif pour Philip Bromwell, en charge de former les journalistes : que personne ne puisse voir la différence avec un tournage caméra.

Aujourd’hui 50 sujets ont été ainsi réalisés entièrement avec des mobiles, des iPhones, et diffusés à l’antenne comme ce reportage sur la fabrication des cornemuses. Sans que personne n’y trouve à redire.

L’ambition de la RTE est ainsi d’imposer un standard de qualité et de prouver que le mobile est un outil réellement adapté pour des professionnels. C’est ce qu’est venue expliquer, et montrer Patricia O’Callaghan journaliste à la RTE au travers de quelques reportages diffusés aux participants. Un exemple plutôt probant.

Pour terrains difficiles

De même Shadi Rahimi une journaliste qui a travaillé pour la chaîne Al Jazeera, propose une séquence de ses différents tournages réalisés avec un mobile dans des conditions difficiles, voire dangereuses, comme les événements au Caire, lors du printemps arabe ou les manifestions à Ferguson. A chaque fois, seul le mobile lui a permis d’aller au cœur de l’action, de l’événement. Parce qu’il est petit, qu’il est léger et peut-être aussi qu’il y en a tellement aujourd’hui que le journaliste ne se distingue pas de l’utilisateur lambda… Un avantage quand la caméra, elle, révèle le journaliste.

Une journaliste de la chaîne Sky News Harriet Hadfield, a aussi montré comment un kit de diffusion en direct avec un simple portable lui avait permis d’être la première à diffuser des images en direct lors d’une prise d’otage sur l’aéroport de Genève. Matériel simple à transporter, facile à utiliser, et assez fiable pour prendre le risque de diffuser en direct.

« The best camera is the camera you have with you »

Et même si, aujourd’hui, les écoles de journalisme semblent assez frileuses à inclure cette nouvelle technique dans leur cursus, la pratique du journalisme sur mobile va obligatoirement se développer. Car, comme l’a expliqué Neill Barham, fondateur et Pdg de FilmicPro à ceux qui n’auraient pas compris: « the best camera is the camera you have with you » (sic).

Et c’est bien la force inégalable du mobile. Tout le monde l’a en permanence avec soi. Comme un prolongement de soi, dans un rapport magnétique, voire affectif.

D’autant que son usage en devient chaque jour plus simple du fait de l’augmentation du nombre d’applications proposées sur le marché. Qu’il s’agisse d’applications pour le tournage, le montage, la diffusion, la production (petit échantillon proposé par Glen Mulcahy). Ou encore pour créer des effets, pour échanger, pour inventer. Preuve en fut donnée par la diffusion de la bande annonce d’un long-métrage entièrement réalisé sur iPhone 5, « Uneasy lies the mind« .

Sans parler des innombrables nouvelles possibilités de diffusion via les réseaux sociaux, comme la dernière application de live streaming de Twitter, Periscope, qui semblait fort impressionner les participants du Mojocon, lui promettant un bel avenir.

Notons qu’au Mojocon quasiment tout le monde était Apple ! Dans le monde du journalisme sur mobile, l’iPhone règne en maître. Un constat fait par tous les participants, sans qu’ils s’en réjouissent pour autant. C’est bien l’un des seuls domaines où la concurrence semble encore absente.

Cette 1ère édition du Mojocon fut donc réussie. Même si le journalisme sur mobile n’est pas encore abouti, le mouvement semble lancé. Rendez-vous dans un an, toujours à Dublin. D’ici là, l’organisateur de la conférence, Glen Mulcahy, responsable de l’innovation de la RTE, infatigable promoteur de l’utilisation du mobile par les journalistes, pourra peaufiner sa pratique : il est en charge de la formation Mojo pour la Circom, l’association qui regroupe l’ensemble des télévisions régionales publiques en Europe, et dont France Télévisions fait partie.

Liens vagabonds (le pari fou ou stupide de Tidal, enfin l’esport, …)

A RETENIR CETTE SEMAINE :

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SAUVONS LA NEUTRALITE DU NET !

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EDUCATION

OUTILS :

Periscope est-il déjà en train de rebattre les cartes de la communication politique ?

Par Clara Schmelck, journaliste médias à Intégrales Mag, billet invité

En 2015, le livestream est en train de devenir mainstream. Quelques jours après le lancement de Meerkat, Twitter a répliqué en lançant Periscope. A loccasion du second tour des élections départementales en France, lapplication a commencé à rebattre les cartes de la communication politique.

Meerkat et Periscope sont deux applications de diffusion vidéo en direct via Twitter. Des commentaires des « voyeurs » apparaissent à l’image durant le flux livestream. Rivalité oblige, Twitter vient de restreindre l’accès de Meerkat à son API, moyennant quoi il n’est plus possible dans Meerkat d’aller chercher ses contacts Twitter pour les suivre directement. Certains annoncent déjà sa mort. Et avec elle, celle des journalistes technos qui avaient claironné son lancement.

Mais dans leur genre, Meerkat et Persicope développent des usages différents.

Meerkat, qui ne donne pas la possibilité de sauvegarder les flux vidéo, se rapproche de l’esprit de Snapchat, et joue sur l’effet d’instantanéité. Il faut être là au bon moment. L’application est propice aux événements exceptionnels, comme un mini-concert privé de Madonna sur le rooftop d’un building new yorkais ou une éclipse solaire depuis le mont Fuji.

Un outil pour convaincre

Periscope, contrairement à Meerkat, offre un « replay » des livestreams pendant 24h. Une séquence Periscope peut ainsi se présenter comme un excellent outil de communication pour un politique, voire pour un dirigeant d’entreprise, lorsque il veut présenter un projet à court terme et convaincre sur le champ.

Un beau clin d’oeil au moment ultime décrit par le philosophe Régis Debray et qu’il nomme, dans l’Etat Séducteur, la vidéosphère, une démocratie où le pouvoir se manifeste et se maintient dans le rapport de l’individu et de l’écran.

«Les candidats vont periscoper leur campagne. Les parlementaires vont periscoper leurs insta-déclarations en direct du Capitole. », prévient le Washington Post, qui anticipe le scrutin de 2016 aux Etats-Unis. Un élu va ainsi pouvoir profiter de son bassin de followers sur Twitter pour développer sur Periscope une audience ciblée et attentive.

Du point de vue des citoyens, il peut être intéressant, pour se forger une opinion, d’écouter la déclaration d’une personne politique dans sa totalité, quand les chaînes de télévision ne livrent parfois qu’une partie du message.

 La fin des conférences de presse ?

Periscope est-il de ce fait entrain de mettre en péril les traditionnelles conférences de presse ? Le contact avec les journalistes relève d’un réel exercice de rhétorique et de patience pour les politiques ou les dirigeants de grands groupes. Faire l’économie du filtre de la presse leur permettrait d’évacuer bien des embarras, surtout quand ils sont dans la dernière ligne droite de leur campagne, qu’ils veulent rapidement faire passer une mesure ou éteindre sans attendre un conflit social.

Les conseillers en communication, qui gèrent l’image des décideurs, sont-ils du même coup menacés ? Vraisemblablement non, car les spin doctors vont bien sûr s’approprier ce nouvel outil pour en développer les possibilités.

Les journalistes, quant à eux, ne manqueront pas de commenter les prestations « Periscope » des politiques. Et, les politiques qui auraient cru en amont échapper aux conférences de presse pourraient bien être amenés en aval à répondre de leurs propos devant des journalistes.

Dimanche soir, lorsque le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, a diffusé son allocution via la nouvelle application de streaming, son équipe a oublié que les commentaires étaient aussi publiés en direct. Slate a recueilli les perles des apostrophes les plus embarrassantes, invitant les autres médias d’information à interviewer de manière très ciblée l’ancien chef de l’Etat.

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par @ClaraSchmelck 

Découverte du paysage audio-visuel albanais

J’ai eu le privilège, cette semaine, de plancher en Albanie* dans les Universités publique et privée (Beder) de Tirana sur l’avenir des médias et du journalisme, bousculé par Internet et les mobiles. Une occasion aussi, dans ce pays des Ballkans en transition, de visiter quelques chaînes de télévision, où de gros intérêts privés sont en train de l’emporter sur les médias publics. En voici quelques images:

 « Bienvenu dans le capitalisme ! « 

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Top Channel, la chaîne la plus populaire du pays, jugée proche du pouvoir, est en train de terminer l’aménagement d’un nouveau siège ultra moderne à la périphérie de Tirana.

De gigantesques plateaux de production accueillent déjà 10 plateaux d’émissions, dont de grands formats internationaux : The Voice, Big Brother, Master Chef..

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Les caféterias sont nombreuses pour les 750 employés, mais pas gratuites. « Bienvenu dans le capitalisme ! « , sourit le DG adjoint, Skerdi Drenova. Les journalistes sont payés environ 500 euros par mois.

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Des parts de marché quasi soviétiques (44% en moyenne), près d’un million de fans sur Facebook pour un pays de moins de 3 millions d’habitants et de nombreux contenus sur YouTube. Chaque soir, le prime time est assuré par un show d’investigation, dit la chaîne; plutôt humour et populisme, disent les critiques.

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Deux ou trois chaînes d’infos en continu se sont aussi ouvertes ces dernières années dont celle dABC News, liée à l’autre grand groupe de TV privée, TVKlan. Je n’y pas croisé beaucoup de journalistes, ni beaucoup de moyens, sauf un très beau plateau de direct et une magnifique régie, agrandie par un miroir bien placé !

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ABC News
ABC News

Une TV publique en ruine

Pas très loin, au centre ville, la radio-télévision publique RT.SH s’effrite et vieillit terriblement avec ses 1.100 employés et ses 200 journalistes. Beaucoup de ses matériels ont été fournis par les Chinois dans les années 70. Le passage à la TNT est pour très bientôt cette année, mais aura coûté 20 millions d’euros. 12 canaux supplémentaires devraient être proposés, plus quelques chaînes étrangères, dont peut être France24 et TV5 Monde. « Cela devrait faire revenir les jeunes à la télé », assure le directeur général Martin Leka, qui compte aussi beaucoup sur un relèvement de la redevance, fixée actuellement autour de 8 euros par an, notamment pour numériser ses archives.

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Une autorité qui s’interroge : que réguler dans 5 ans ?

Brefs échanges aussi au MMA, l’autorité de régulation de l’audiovisuel en Albanie, qui, comme ailleurs, a du mal à suivre les nouveaux usages du public en matière d’information, de culture et de divertissement. « Je me demande bien ce que nous allons réguler dans cinq ans et comment « , s’interroge son jeune président Gentian Sala.

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Dans la ville, les kiosques de journaux sont très nombreux, et les publications imprimées foisonnent, mais les jeunes sont sur … mobiles. Comme tout le reste du pays d’ailleurs.

L’Albanie compte un taux d’équipement de plus de 100% de la population.

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 ——–

* Dans le cadre d’un programme financé par le Quai d’Orsay pour « le Printemps de la francophonie ».

Liens vagabonds (Facebook, vidéo live mobile, mort rédacs US…)

A RETENIR CETTE SEMAINE :

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JOURNALISME 2.0 :

 

 

 

Robots-journalistes : 10 questions éthiques

Dimanche soir, les robots-journalistes du journal Le Monde produiront — comme la semaine dernière *-– résultats et fiches d’élections par milliers, très rapidement. Au lieu de ricaner, saluons cette initiative libératrice, qui arrive après celle de l’agence américaine Associated Press (AP) laissant depuis quelques semaines des machines écrire les résultats financiers ou sportifs. Car les journalistes sont enfin disponibles pour des tâches plus gratifiantes, à plus forte valeur ajoutée. Vérifier, donner du sens, notamment. Ce qu’on leur demande, d’ailleurs !

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Il n’empêche ! Des questions légitimes, souvent éthiques, se posent. Tom Kent, directeur adjoint de la rédaction d’AP, responsable des standards d’écriture et des guides de style de l’agence de presse, vient d’en lister 10. Avec son autorisation, nous les reproduisons ici :

Considérations éthiques à l’ère du journalisme robotisé

1Les données d’origine sont-elles fiables ?

La source des données est-elle un ministère ou une agence du gouvernement? Puise-t-on dans les document publics d’une entreprise cotée en bourse? Dans ces cas, les données sont probablement fiables (il demeure nécessaire, bien sûr, de vérifier si leur transmission se fait toujours correctement). Les sources, cependant, ne sont pas toujours crédibles. Les données sur le soccer amateur peuvent être fournies par des parents qui assistent aux parties de leurs enfants, par exemple. Pouvez-vous faire confiance en tout temps à ce type de collecte de données?

2Avez-vous les droits sur les données?

Vos fournisseurs de données ont-ils le droit de vous les faire parvenir? Avez-vous le droit de les traiter et de les publier? Si oui, vos droits s’étendent-ils sur l’ensemble des plateformes sur lesquelles vous diffusez? Et ces droits sont-ils éternels ou limités dans le temps?

3Les récits automatisés sont-ils répétitifs?

Des faits différents racontent une histoire différente. Le logiciel dont vous vous servez devrait être en mesure d’utiliser des approches différentes en fonction de ce que racontent les données.

4Votre démarche est-elle transparente?

Il va de soi que vous informerez vos lecteurs que ce qu’il lisent a été rédigé automatiquement par un logiciel. Mais vous pouvez faire davantage: fournir des hyperliens pour permettre au public d’identifier la source des données et de comprendre comment fonctionne votre robot.

5Votre robot suit-il vos normes?

Vos récits automatisés sont-ils rédigés en fonction des mêmes normes que ce qu’écrivent les journalistes en chair et en os? Si ce n’est pas le cas, cela pourrait donner l’impression à vos lecteurs que vous laissez le robot écrire n’importe comment (et, par extension, n’importe quoi).

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6Êtes-vous prêt à défendre ce qui est écrit par un logiciel?

Si des lecteurs remettent en question les faits à la base d’un article automatisé, ou encore le choix des faits qui a été effectué par votre logiciel, pouvez-vous expliquer pourquoi (ou obtenir une explication rapidement de la part de vos fournisseurs de données ou du concepteur de votre robot)? Répondre: « C’est la faute de l’ordi » ne suffira pas. Serez-vous prêts à divulguer, par exemple, que dans vos comptes-rendus automatisés de soccer amateur, vous programmez votre logiciel pour qu’il mette l’emphase sur les bons coups afin d’encourager la pratique du sport chez les jeunes?

7Qui surveille le robot?

Des pépins avec les données de base, ou encore avec le logiciel de rédaction, peuvent engendrer des erreurs qui, à leur tour, peuvent se traduire par des centaines, voire des milliers d’articles erronés. Faites de nombreux tests avant de publier quoi que ce soit. Dans les premières phases de l’automatisation, assurez-vous qu’un véritable journaliste vérifie les textes du robot avant de les publier. Une fois la période de rodage terminée, les articles pourront être automatiquement mis en ligne avec, toutefois, des vérifications sporadiques par des rédacteurs humains.

8Songez-vous à la production automatisée de contenu multimédia?

Certains systèmes créent automatiquement des vidéos ou des galeries de photos pour accompagner des textes. Dans ces cas, avez-vous les droits sur le matériel vidéo et/ou photo que vous diffuserez? Comment vous assurerez-vous, avant leur mise en ligne, que les vidéos et/ou photos en question ne contreviennent pas à vos politiques éditoriales (matériel obscène, haineux, de mauvais goût, etc.)?

9Votre logiciel résume-t-il correctement de longs textes?

Faites des test exhaustifs, car il est possible que certains éléments importants d’un long texte échappent à votre logiciel lorsqu’il tentera de le résumer. Tom Kent rapporte que l’Associated Press a entré le texte de la Genèse, par exemple, dans un logiciel qui fait des sommaires automatisés. Dans ce que le logiciel a produit, il n’y avait aucune mention du jardin d’Éden!

10Êtes-vous prêt pour la suite?

Le journalisme automatisé n’en est qu’à ses premiers balbutiements. Il y a fort à parier qu’on s’en servira éventuellement pour couvrir des sujets controversés comme des campagnes électorales. Un politicien pourrait demander de savoir pourquoi il a été couvert de telle ou telle façon. Il pourrait demander (comme pourrait le faire toute personne ou groupe qui fait l’objet de vos reportages automatisés) de voir quels paramètres sont utilisés par votre robot en exigeant de consulter le code source. Essayez d’anticiper toutes les possibilités avant qu’elles ne surviennent.

En somme, si vous envisagez la rédaction automatisée, testez, testez et testez encore. Assurez-vous, également, que vos rédacteurs humains comprennent comment le logiciel fonctionne réellement. Enfin, n’oubliez jamais que bien des choses sont encore mieux faites par des êtres humains.

——

Ce texte est une traduction et une adaptation en français par Jean-Hugues Roy, prof de journalisme à l’Université du Québec à Monréal (UQAM) de l’article de Tom Kent, «An ethical checklist for robot journalism», également publié sur Medium. Tom Kent a basé ce texte sur une présentation qu’il a faite au congrès 2014 du Global Editors Network

téléchargement

——

* Les résultats et les fiches du Monde ont été écrits pour 30.000 communes et 2.000 cantons avec l’aide d’un logiciel développé par la société Syllabs

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Capture d’écran 2015-03-18 à 11.46.51 Beaucoup d’incertitudes autour du projet d’Aple – Wash Post ; Avantages des bouquets ; TV: ce qui va changer (et ne pas changer) – Stratechery

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MOBILITES / WEARABLES :

ROBOTS, INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, AUTOMATISATION, BIG DATA, MACHINE LEARNING :

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NOUVEAUTES :

REALITE VIRTUELLE

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SMART TV / STREAMERS / VIDEO / MULTI-ECRANS :

YOUTUBE, FACEBOOK, ….

4K / U-HD

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JOURNALISME 2.0 :Capture d’écran 2015-03-17 à 11.43.45