CES 2020, des objets intelligents pour une vie mobile meilleure

Par Kati Bremme et Vincent Nalpas, Direction de l’Innovation et de la Prospective

Notre avenir, selon le CES 2020, sera “smart”, “seamless” et “sustainable. Avec des robots qui nous poussent gentiment à ne pas oublier la prochaine séance de fitness dispensée par un coach virtuel en AR, des voitures connectées qui se transforment en assistant personnel, ou encore des smart devices qui mesurent notre tension et alertent le médecin en cas d’anomalie.

L’IA est donc bien partout, plus ou moins intelligente, parfois sur-vendue. L’IoT (Intelligence of Things) propose une expérience qui efface les frontières entre les mondes physique, numérique et biologique, à tel point que l’on parle désormais de « AIX »(AI+UX), au service d’une vie plus responsable, plus saine et plus créative.

Pour cette vie meilleure, nous acceptons volontiers de partager nos données personnelles, à condition que les constructeurs des objets connectés intelligents garantissent la protection parfaite de nos données. “Purpose” est aussi une tendance qui dominera ces Années Vingt tech, et ce à la demande des consommateurs (63% d’entre eux préfèrent acheter des produits d’une entreprise qui représente des valeurs). L’écoresponsabilité n’est plus un luxe mais une normalité, notamment dans les villes connectées remplies d’engins électriques. 


Kenichiro Yoshida, le PDG de Sony

Si la dernière décennie a été mobile, les prochaines années seront axées sur la mobilité, constate Kenichiro Yoshida, le PDG de Sony, qui a bien compris l’enjeu en surprenant tout le monde avec la présentation d’une voiture au lieu de la Playstation 5. Les écrans dans les automobiles sont de plus en plus grands, et pour les remplir, la guerre du streaming continue désormais en voiture. Quand l’année dernière, la 5G était encore réduite aux smartphones, elle est cette année au service de la connectivité des nouvelles infrastructures de la ville du futur. 

2020 a rassemblé un peu moins d’exposants à Las Vegas, devant le contexte de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine (1.000 entreprises chinoises au lieu de 4.500 l’année dernière). Baidu, Lenovo, Haier, Hisense et d’autres entreprises chinoises étaient présentes, mais se réservent les premières mondiales pour la Chine. La France a également réduit sa voilure par rapport à 2019. Les quelques 300 entreprises présentes s’affichent cette année unies et renforcées sous le logo du coq rouge de la French Tech.  

Entre présentations glamour à la sauce Hollywood de la keynote Daimler avec James Cameron et jeunes pousses de l’Eureka Parc, 5 tendances à retenir en 2020 :

  • L'IA est au service d'une expérience "augmentée"
  • La 5G est appliquée à la mobilité et la santé
  • Interopérabilité et continuité des services sont un enjeu principal
  • Les voitures sont les nouveaux smartphones et plateformes de streaming
  • Protection des données et sécurité sont au coeur de l’adoption des smart devices

Les fabricants d’écran se mettent à la voiture

Pour contrer la tendance “Goodbye screens”, les producteurs d’écrans tentent de leur donner un sens et se positionnent cette année clairement sur la mobilité. Dans sa keynote, Panasonic ne consacre que quelques secondes à sa TV, mais montre longuement son dispositif dédié aux voitures connectées. Sony, fortement attendu sur une annonce de la PS5 invite à la place une concept car sur scène pour présenter sa Sony Vision-S, une solution de mobilité augmentée par un système audio 360°. Samsung a annoncé qu’il testait déjà la 5G dans des voitures autonomes et investissait dans les services de mobilité.


Présentation de la Sony Vision-S

Le constructeur de voitures chinois Byton, de son côté, avait déjà ouvert le bal avec sa voiture qui intègre le plus grand écran du monde, le "Byton Stage", et qui sera commercialisé cet été en Chine. L’écran tactile et accessible par la voix du M-Byte mesure 48 pouces et viendra s'installer sur quasiment toute la largeur du tableau de bord. Pour remplir leurs écrans, les constructeurs nouent des partenariats avec les services de streaming (comme Viacom CBS pour Byton), la guerre de streaming continue donc désormais dans la voiture. LG met en avant son service de recommandation de vidéos pour la voiture quand Byton est présentée comme “le premier smart device du monde sur 4 roues”. Connectés grâce à la 5G à des plateformes de mise à jour, les frontières entre robots, drones et véhicules sont définitivement en train de s’estomper.

L’industrie est prête pour la voiture autonome … et volante

Les voitures présentées au CES cette année sont prêtes pour l’autonomie, même si les humains ne le sont pas encore (32% des Américains sont prêts à utiliser une voiture autonome, 60% des millenials selon une étude GfK). La secrétaire d’Etat Elaine Chao a d’ailleurs profité du CES pour présenter le programme “V 4.0 – Ensuring American Leadership in Automated Vehicle Technologies”.

Les caméras, radars et capteurs LiDAR intégrés aux voitures rendent les voitures de plus en plus conscientes de leur environnement, et donc capables de réagir. L’IA étant au coeur de la voiture autonome, Faurecia et Horizon Robotics s’associent pour proposer une solution de cockpit basée sur l’IA. Qualcomm, partenaire de General Motors, qui fournit déjà les puces de modem cellulaire qui permettent aux véhicules de se connecter à Internet, a introduit la Snapdragon Ride Platform, un système informatique plus complet de “car to cloud” qui peut gérer le divertissement à bord du véhicule et améliorer les fonctionnalités de conduite autonome grâce à la 5G. La voiture est prête à devenir le prolongement des smartphones. Amazon a dévoilé une série de nouveautés dédiées à la voiture connectée, comme le fait de commander par la voix son carburant. L’expérience fluide pour l’utilisateur est au centre des services proposés. Mercedes va plus loin encore avec sa nouvelle concept car, conçue par le réalisateur d’Avatar, la Vision AVTR.


La concept car Mercedes AVTR présentée au CES

Ola Källenius, PDG de Daimler la présente comme un “organisme vivant”, un cocon protégé connecté à l’extérieur. Une voiture qui sent le pouls et lit les pensées, intuitive et naturelle, avec des interfaces organiques qui reproduisent le battement du coeur. Même si elle n’est pas prête de voir le jour, elle illustre parfaitement la volonté des constructeurs de créer une connexion transparente entre le monde intérieur et l'extérieur de la voiture.

Les engins volants eVOTL ne sont pas nouveaux au CES, mais ils deviennent de plus en plus une réalité. Garantir des voyages aérien courtes distances en sécurité est un des enjeux des nouvelles infrastructures à mettre en place dans la ville du futur. Cette année, Bell et Hyundai (Urban Air Mobility) avec Uber présentent deux exemplaires de taxis volants. Hyundai est le premier partenaire d'Uber Elevate avec des capacités de fabrication pour produire en masse des taxis aériens Uber. Le premier prototype sera prêt en 2023, selon un porte-parole de Hyundai.

 
Uber s’associe à Hyundai pour des taxis aériens

La CTA travaille sur des standards en termes de régulation, assurance, sécurité et responsabilité, et l’adaptation des codes de la route à ces nouveaux véhicules. Une partie des conférences était justement consacrée à l’administration de ces nouveaux moyens de transport. 

Mobilité et “smart cities” 

D’ici 2025, le monde comptera 43 mégacités. Le marché des “smart cities” est en forte croissance pour atteindre plus de $158 milliards de dollars en 2022. Les nouvelles technologies devront rendre la vie dans les grandes villes plus efficace, du filtrage de l’eau à la régulation du trafic. Dans un monde où les engins de transport connectés, électriques, autonomes et partagés deviendront la norme, des questions restent en suspens : qui en sera le gestionnaire? Le constructeur ? Les villes ? L’Etat ?


S-Pod, le nouveau siège roulant de Segway 

Le maire de Seoul, Park Won-soon, explique le fonctionnement de sa “smart city” qui s’appuie notamment sur la blockchain. Pour Carlo Ratti du MIT Senseable City Lab, chaque citoyen devrait faire face à une (nouvelle) responsabilité dans la ville dont il “utilise”, voire gaspille, les ressources.


Modèle de smart city au CES

Autre condition pour une ville "smart" : partager les données, et créer des services (API) pour les agréger. Il faudra aussi adapter son comportement et choisir entre vitesse attendue aujourd’hui (livraison en 1 jour Amazon) et éco-responsabilité, (regroupement de plusieurs livraisons). Dans la smart city de demain, “conduire une voiture privée sera comme allumer une cigarette”. Une raison de plus pour les constructeurs de voitures d’investir dans l’éco-responsabilité. Toyota a annoncé au CES 2020 la construction d’une ville intelligente au pied du mont Fuji.

IoT (Internet of Things) devient IoT (Intelligence of Things), des objets connectés qui se veulent de plus en plus intelligents

Smart glasses, smart travel, smart retail, smart cars, smart robots, le maître-mot du CES est l’intelligence des objets. Cette année, au-delà du simple compagnon, les robots deviennent nos conseillers “activement utiles”. 61% des Américains possèdent un smart device (en dehors des smartphones), mais une barrière pour l’adoption de ces objets reste qu'ils “ne résolvent pas un problème”, en clair qu’ils ne répondent pas à un besoin.

 

Les lunettes de réalité augmentée Nreal

La nouvelle génération des objets connectés présentée cette année au CES se veut plus personnalisée, prévisionnelle et explicative, à l’instar de Ballie de Samsung, une petite boule jaune complètement à contrecourant des compagnons robots anthropomorphes. Présenté là aussi comme un “organisme vivant”, ce majordome parfait ne parle pas, mais émet des sons très sympathiques et n’aurait même pas besoin de nous consulter pour prendre une décision adaptée à la situation et à l’environnement.

Ballie, le nouveau compagnon "intelligent" (et un peu inquiétant) présenté par Samsung

Des robots partout, du compagnon sympathique au scénario Blackmirror

Dans les allées d’exposition, on croise désormais des robots partout. Très intégrés au marché asiatique, ils le sont encore beaucoup moins en Europe ou aux U.S., une occasion d’élargir l’adoption de ces compagnons qui rempliront peut être bientôt notre “smart home”. Pour le CES à Las Vegas, dans certains hôtels, des robots livrent même le dentifrice à la chambre. Robots destinés à une seule tâche ou encore robots sociaux (mais toujours avec une interactivité assez limitée), ils s’intègrent parfaitement dans le quotidien de la maison connectée.

Les Américains aiment bien les robots utiles dans la maison. Selon le U.S. Consumer Technology Sales and Forecasts 2015-2020, 3,6 millions de robots ont été vendus l’année dernière, et la tendance est prévue à +16% cette année. Avec Nvidia, les robots ont même maintenant leur plateforme d'entraînement. 

Non seulement les objets connectent nos données, mais ils nous aident à mener une vie meilleurs, plus verte, plus saine et plus responsable. Pour garantir une expérience fluide entre tous ces différents engins connectés, Apple, Amazon, Google et l’alliance Zigbee, qui représente des entreprises telles que IKEA, Philips Hue et Samsung SmartThings, ont lancé un nouveau protocole pour la domotique en décembre 2019, CHIP (Connected Home over IP). Une nouveauté sur le marché : non seulement cette norme est soutenue par des entreprises qui se concurrencent durement sur le marché de la domotique, mais il sera aussi open source, avec la sécurité comme préoccupation première.

“Internet of Augmented Me”, une Intelligence Artificielle souvent sur-vendue

L’Internet of Things devient Intelligence of Things - les objets présentés se veulent intelligent, dotés désormais d’émotions et capable de personnalisation avancée. C'est en tout cas ce que prétendent les fabricants. Mais la réalité est toute autre, comme le montre l’exemple de Neon qui avait généré beaucoup de buzz en amont du CES.

Samsung avait annoncé Neon comme une nouvelle espèce humaine, “un humain artificiel” plus qu’un assistant virtuel, "un être virtuel créé par calcul qui ressemble et se comporte comme un vrai humain, avec la capacité de montrer des émotions et de l'intelligence”. Il s’agit en effet d’une CGI - Computer Generated Imagery, beaucoup plus sophistiquée que les existantes, mais nullement dotée d’une intelligence avancée et encore moins d’émotions, comme le soulignent les spécialistes de l’IA :

La santé et le bien-être, filon d'or pour la capitalisation des données avec les wearables

Qui dit vie meilleure, dit aussi santé (et fitness). En effet c’est le grand sujet cette année au CES, avec 50 % des Américains qui souffrent d’obésité et des fabricants qui s’intéressent à la population chinoise vieillissante. Le marché de la technologie fitness, de son côté, vaut 32 milliards $. L’IA pour diagnostiquer, surveiller et traiter des maladies est très présente cette année au CES. De HeartWise chez Samsung à la ceinture mesurant le taux de graisse, d’innombrables gadgets du secteur Santé sont présents cette année avec l’implémentation de bluetooth basse énergie, cloud computing et membranes flexibles.

Les trackers d’activité et les montres connectées contribuent à la démocratisation de la santé connectée auprès du grand public. Ces nouveaux objets connectés sont en effet en mesure de détecter des troubles du sommeil et même des anomalies cardiaques. Le Coréen Obelab permet même d’effectuer l’équivalent d’une IRM fonctionnelle du cerveau. Les avancées de interfaces vocales (VUI), de l’IA et l’arrivée de la 5G permettent aussi de mieux connecter patients et médecins, selon Sandhya Pruthi de la clinique Mayo.

Côté Fitness, GEMS de Sony envoie des smart nudges pour ne pas rater la session avec son coach disponible en AR.



Omron
, connu pour son IA qui joue au ping-pong, utilise les différents composants de son IA dans des applications de la vraie vie, notamment aussi pour la Santé i4 Intelligent robotics. Mais là encore, ce qui est vendue comme “intelligence émotionnelle”, est plutôt juste de la reconnaissance faciale des émotions et non pas un robot capable d’une émotion.   

Sécurité et protection des données

Pour répondre aux préoccupations des utilisateurs concernant le stockage, le transfert et l’utilisation des données fabriquées par tous ces objets connectés, tous les constructeurs consacrent cette année un chapitre à la sécurité. Et ce ne sont pas que des buzzwords. La blockchain notamment est présente comme une solution pour proposer une plus grande sécurité. Samsung Pass et Samsung Knox, transforment la maison et son extension la voiture en forteresses qui protègent vos données. Winston, une boîte qui s’installe entre le routeur WiFi et le modem, réduit l'empreinte de données de tous les appareils de la maison, notamment des données sensibles récoltés par les engins connectés pour la Santé. La décentralisation avec le EDGE (AI on chip) est aussi une solution pour favoriser la protection des données qui n’ont alors plus besoin de passer par le cloud. 

 
Erin Egan — VP, public policy and chief privacy officer for policy, Facebook, Jane Horvath — Senior director, global privacy, Apple, Susan Shook — Global privacy officer, The Procter & Gamble Company

L’industrie prend d’autant plus en considération la vie privée et la protection des données depuis l’arrivée de la récente version américaine du RGPD, le California Consumer Privacy Act (CCPA), entré en vigueur le 1er janvier. Une table ronde avec les Chief Privacy Officers de Facebook et Apple (qui revient pour la 1ère fois au CES depuis 1992) et la Federal Trade Commission a vu s’affronter les deux représentants des Gafas sur le principe de “privacy by design”. Apple reste sur sa position d’encryptage (qui le met en conflit avec le FBI). Facebook ne peut échapper à un problème fondamental dans son modèle économique : ses principaux bénéfices proviennent de la publicité qui s'appuie sur les données des utilisateurs tandis que ceux d'Apple viennent de la vente de devices. Google, de son côté, a ajouté deux nouvelles commandes vocales pour permettre aux utilisateurs de mieux contrôler leur confidentialité lorsqu'ils utilisent son assistant vocal. Par exemple, les utilisateurs peuvent dire à Google Assistant d'oublier ce qu'il vient d'entendre s'il a été activé accidentellement en utilisant la nouvelle commande: "Hey Google, ce n'était pas pour toi." 

5G pour les smartphones, et les ordinateurs  

Côté smartphones, peu d’annonces liés à la 5G, qui sont plutôt réservées au Mobile World Congress du mois prochain à Barcelone. Qualcomm-Lenovo présente le Yoga 5G, auparavant connu sous le nom de Project Limitless, qui est présenté comme le premier PC 5G au monde.

 

Les écrans TV : 8K et IA

Samsung présente son “écran pour la génération mobile”, Sero, et une gamme complète de téléviseurs Micro-Led avec des diagonales de 75, 88, 93 et 110 pouces, avec la version géante de l’écran The Wall de 292 pouces de diagonale sans bord et une épaisseur de seulement 15 millimètres. AV1 est un nouveau format vidéo pour du streaming YouTube en 8K. LG a montré une TV 8K Oled et la TV Nanocell qui intègre Google Assistant & Amazon Alexa, et qui est bien sûr toujours enroulable.

Tendance chez Samsung et LG : la TV tend à s’intégrer tellement bien dans le paysage qu’elle disparaît presque. MicroLED, Mini LED, Direct LED, les fabricants de TV investissement massivement pour développer des alternatives à l’OLED et ses contrastes infinis. Pour contrer l’absence de contenus 8K, Samsung et LG ont amélioré leurs algorithmes de deep learning qui augmentent les films 4K et les émissions de télévision en 8K. Les modèles chez LG, Samsung et Sony intègrent aussi la norme de TV connectée NextGen TV.


Samsung Sero, la TV verticale

Quibi, un nouveau service de streaming pour smartphones

A l'instar de Samsung, qui veut séduire la "génération mobile", Jeffrey Katzenberg et Meg Whitman ont profité du CES 2020 pour lancer officiellement leur plateforme de streaming Quibi destinée aux smartphones. Condensé de « quick bites », Quibi se veut la combinaison idéale de Hollywood et de la Silicon Valley. Le budget aussi est à la hauteur de Hollywood (1 milliard de dollars pour la 1ère année, comparé à Disney+ avec $2.5 milliard). Parmi les partenaires de la plateforme : Google et T-Mobile. Quibi se vante d’une technologie révolutionnaire qui permettra de passer « seamless » de la lecture vidéo en format paysage à la lecture au format portrait.


Lancement de Quibi par Jeffrey Katzenberg

Les vidéos disponibles sont de 6-10 minutes (une durée inspirée de la longueur des chapitres du Da Vinci Code de Dan Brown) pour un abonnement avec publicité de 5 dollars par mois, 8 sans pub. Tous les contenus sont téléchargeables, et les productions vont du format news au talk en passant par des reality shows. Reste à voir si cette plateforme qui permet de basculer son smartphone répond à un réel besoin de la cible.

Tech for good, au-delà du divertissement

Le CES est aussi l’occasion pour les constructeurs de montrer leurs valeurs, et de rendre accessible leurs produits au plus grand nombre. Samsung présente IGNOS Voice et Vision, qui aide les pompiers à voir et entendre dans des situations compliquées et “détourne” son exosquelette fitness GEMS à l’aide aux personnes avec un handicap moteur, ou encore le casque Samsung Gear pour améliorer la vision des malvoyants. Des exosquelettes chez Delta Airlines (avec Sarcos) aident ses employés à augmenter leur force de travail.


L’exosquelette de Delta en partenariat avec Sarcos

La tech aide aussi à améliorer notre empreinte laissée sur la planète. Après le succès de son substitut de hamburger à base de plantes, Impossible Foods présente cette année sa dernière invention de viande de porc (Impossible Pork) créée en laboratoire. Mercedes annonce la neutralité carbone pour 2030, IBM et Daimler s’associent pour améliorer les batteries grâce aux ordinateurs quantiques, et l’AVTR concept car se veut “plugged-in to nature”. La concept car AI:ME d'Audi utilise de vraies plantes dans le toit pour créer la sensation de se promener en nature, et filtrer en même temps l'air. Le Tesla Cybertruck utilise des bouteilles recyclées pour le tapis, et le tableau de bord est fabriqué avec des vêtements recyclés.


La nouvelle édition de "nourriture artificielle" de Impossible Foods

Marc Benioff de Salesforce (propriétaire de Time Magazine qui vient d’élire Greta Thunberg comme “Person of the year”) souligne le rôle éthique de la tech avec “la planète comme partenaire principal”. Avec une préférence des consommateurs pour les entreprises qui affichent des valeurs et une écoresponsabilité au plus haut, il est plus que jamais important d’ancrer les stratégies commerciales dans la transformation de la société et le développement durable.

En résumé, les buzzwords IA, 8K et 5G sont un peu moins présents dans les discours, pour laisser la place à la promotion d’une expérience augmentée au service des utilisateurs, la protection des données et l’innovation pour une vie meilleure. Côté contenu, le CEO de Taboola, Adam Singolda, prévoit que les nouveaux partenaires des médias ne sont plus Google et Facebook, mais désormais les frigos et les voitures connectés. On essaie d’attraper les jeunes consommateurs avec le format vertical (à l’instar de Quibi et la télé de Samsung). Et ce qui est présenté comme Intelligence Artificielle révolutionnaire n’est souvent que simple chatbot. 

Crédit Illustrations : KB et VN