Les Cahiers de Tendances de Méta-Media

Ici, vous pouvez retrouver l'intégralité des Cahiers de Tendances Médias publiés par Méta-Media. Bonne lecture !

#22 MédIAs, nouvelle génération (PRINTEMPS - ETE 2023)

Il y a dix ans, la Cahier de Tendances de 2013 décrivait les algorithmes qui allaient dominer notre vie connectée. Mais nous n’avions pas prévu l’accélération de l’intelligence artificielle, qui n’est plus seulement prédictive, mais désormais générative, c’est-à-dire productrice de contenus médias.

ChatGPT et consorts, depuis leur sortie en fin d’année, secouent rédactions, médias, et cols blancs. Entraînée sur d’énormes quantités de données - la sagesse et la créativité humaines avec lesquelles nous avons rempli Internet ces 20 dernières années -, et dopée par de gigantesques capacités de calcul, l’IA générative est capable de créer du texte et des images plus vrais que vrais, d’interpréter et de corriger du code, de cloner des voix, de fabriquer des présentateurs virtuels ou de composer de la musique. Les interfaces conversationnelles, alimentées avec nos contenus et les restituant sans lien vers nos sites, et souvent sans sources, annoncent une nouvelle bataille des droits voisins et de la propriété intellectuelle.   

Formidable facilitateur des processus professionnels, elle pose aussi la question de la place de l’humain dans notre relation aux machinesChatGPT, un outil, un assistant, un manager ?  

Dans ce cahier, nous avons réuni spécialistes des médias (Charlie Beckett, Benoît Raphaël, Francesco Marconi), scientifiques (Asma Mhalla, Françoise Soulié-Fogelman, Laurence Devillers, Cédric Villani), sociologues (Yann Ferguson), spécialistes du droit (Perrine Pelletier, Martin Bieri) et créatifs pour nous partager leur vision de l’IA générative et pour décrypter le buzz autour de cette technologie, dont le pouvoir disruptif égale celui des ordinateurs personnels et des smartphones. 

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#21 Médias et Climat - Changement, Crise ou Catastrophe ? (AUTOMNE - HIVER 2022)

Le dilemme climatique des médias commence par une histoire de vocabulaire  : changement, crise ou catastrophe climatique, quel mot choisir pour décrire les faits ? Le Guardian a publié son lexique du climat, qui affiche clairement la position du journal britannique : « C'est une crise, pas un changement ». Pour Jean-Marc Jancovici, le créateur du bilan carbone, nous ne sommes pas face à une crise, mais bien à une mutation de la société. Si on ne fait rien, « nous allons rôtir ».

L’année 2019, avant la pandémie mondiale, fut celle de tous les records en termes de climat. Les médias se sont alors enfin posé la question du traitement du climat face à l’incertitude — devenue certitude — avec l’été le plus chaud jamais mesuré et la commémoration par l’Islande d’un des plus grands glaciers d’Europe désormais disparu de son territoire. La certitude rencontra alors le devoir d’objectivité, voire même d’impartialité anglo-saxonne. 2019 fut aussi l’année qui a vu Greta Thunberg nommée personnage le plus influent de la planète par Time Magazine. Mais 2022 vient déjà de surpasser 2019 comme année la plus chaude, même si nous avons froid en ce moment. Et c’est bien là un autre problème de vocabulaire : la confusion entre météo et climat, qui perturbe le lien de cause à effet. Comment expliquer le changement climatique si ce n’est à coups de photos de glaciers et boules de glaces fondant(e)s ? Face à la complexité du sujet climatique, les médias tendent parfois à le simplifier jusqu’à le caricaturer. Scientifiques du climat et journalistes n’ont ni la même temporalité ni le même vocabulaire.

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#20 Métavers et Métamedias : Un 3e chapitre d’Internet (AUTOMNE - HIVER 2021)

En juillet 2021, le New York Times s’est interrogé : « Sommes-nous déjà dans le métavers ? ». Trois mois après, en pleine tourmente médiatique et juridique, Mark Zuckerberg change le nom de son entreprise en « Meta » et se lance dans « un internet incarné où vous êtes dans l'expérience, pas seulement en train de la regarder ». Depuis, les médias du monde entier ne cessent de nous rebattre les oreilles avec un mot à la mode devenu amorphe à force de répétition - et par manque de définition – , sans pour autant que l’on ne saisisse réellement ce qui nous arrivera à court, moyen ou long terme dans cette nouvelle itération hypothétique d'Internet.

Le nouveau filon d’or, après les réseaux sociaux, serait-ce la création de communautés sociales et de travail virtuelles ? Ou le métavers, est-il seulement la nouvelle télé 3D ? Les crypto-investisseurs disent qu’ils sont en train de construire le métavers, les gamers vivent déjà en plein dedans depuis Second Life, et le monde de l’art le monétise déjà. Selon un rapport de L'Atelier, l'économie virtuelle émergente compte quelque 2,5 milliards de personnes et génère des milliards de dollars chaque année. Nos vies se passent de plus en plus « online », il devient donc de plus en plus difficile de faire la distinction entre la vie « réelle » et la vie « virtuelle ». Serait-ce le premier cercle d’un potentiel enfer du métavers ?

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#19 Années 20, les années folles de la création partagée (AUTOMNE - HIVER 2020)

Si le début du millénaire fut marqué par l’éruption des « contenus générés par les utilisateurs » (les fameux UGC), les années 2020 promettent d’être la décennie des « contenus coconçus, cocréés et coproduits ». Entre professionnels et amateurs. 

La prise de contrôle des outils de production et de diffusion des médias par ceux qui en étaient privés a tout changé. Mais une fois ces outils tombés dans les mains du public, que fallait-il faire ?

Se crisper pour rester, coûte que coûte, en surplomb ? Poser des questions alibis sans écouter les réponses ? Recourir à l’hypocrisie et la vacuité en faisant semblant d’échanger ? Qu’il est difficile pour les vieilles institutions, bien installées, parfois ivres de leur pouvoir et de leurs réseaux, de renoncer à leur hégémonie !

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#18 À la recherche des humanités numériques : Chronique d’une insurrection (AUTOMNE - HIVER 2019)

Qui mieux que Zola ou Dickens a saisi l’essence de la révolution industrielle ? Qui a mieux décrit la Vienne fin-de-siècle que Stefan Zweig, ou Theodore Dreiser l’Amérique immorale et puritaine du début du XXe ? Ce sont souvent les génies humanistes touche-à-tout les plus universels, les plus polyvalents, les plus éclectiques – Léonard de Vinci, Alexander von Humboldt, voire maintenant Bruno Latour – qui nous expliquent le mieux le monde. 

Éloignons-nous donc des geeks, pour une fois, et prenons de la hauteur. Aujourd’hui, 50 ans après l’invention d’Internet, 30 ans après celle du web, c’est le romancier, musicologue et homme de théâtre italien Alessandro Baricco qui propose une très convaincante « cartographie de l’insurrection numérique ». Une plongée dans ce soulèvement qui change notre rapport au monde, et nous fait basculer dans une nouvelle civilisation.

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#17 Médias automatiques ou complicité hommes-machines ? (PRINTEMPS - ÉTÉ 2019)

Nos interactions culturelles sont, chaque jour un peu plus, déléguées à des machines : les algorithmes savent nous dire désormais quoi lire, écouter, regarder, acheter, qui croire, comment s’informer. 

Très vite est venue l’angoisse du « grand remplacement technologique » : les mêmes algorithmes vont-ils aussi se substituer à ceux et celles qui créent, informent, produisent, diffusent et partagent, pour nous inonder de contenus synthétiques et d’œuvres calculées ? Ou bien apprendrons-nous à travailler avec ce formidable nouvel outil pour enfin réussir à co-créer et coproduire avec le public des œuvres et des contenus qui, lentement, se déverrouillent et deviennent « vivants », changeants, modifiables ? 

Certes, les métiers de la culture et de la communication ne sont pas liés, dans leur grande majorité, à ces travaux de routine que l’IA a l’habitude de suppléer en premier. Nous aimons penser que la création artistique, l’inspiration, le savoir-faire ancestral sont absolument inséparables de la conscience humaine.

Et pourtant…

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#16 Bientôt l’ère post-news ? (AUTOMNE - HIVER 2018)

Et si après l’ère des fausses nouvelles et de la post-vérité, le redoutable défi des rédactions devenait celui d'une ère post-news ? Car l’air du temps est bien au repli, à la crainte de l’avenir. « Bonheur privé, détachement collectif » titrait, cet été, la dernière étude SocioVision, baromètre de la société française depuis 1975. 

La stratégie de l’autruche fonctionne : le désintérêt des citoyens pour l’actualité internationale et nationale est bien en progression, précise l’Ifop. Et les autres télévisions publiques européennes font, tous, cet automne, le même constat.

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#15 Vite, remettre de l’humain dans la tech ! (PRINTEMPS - ÉTÉ 2018)

Chacun le sent bien : nous traversons un moment de tension où des univers entrent en collision, et où, à l’inverse, des forces nouvelles nous éloignent les uns des autres. C’est un clair-obscur où le monde d’avant n’a pas encore disparu, et celui qui vient n’est pas encore dessiné, un moment de bascule où les cartes sont rebattues ; un monde volatil où croissent l’entropie, et désormais le ressentiment et la méfiance vis-à-vis de technologies dominantes qui accélèrent le tempo comme jamais. 

Alors même que nous ignorons où elles vont nous emmener, de nouveaux paliers sidérants sont franchis chaque jour. Nous nous apprêtons à entrer dans une nouvelle ère technologique, celle où les ordinateurs ont des yeux et prennent des décisions, celle d’un Internet contextuel, où l’informatique spatiale (VR, AR), cognitive et contextuelle (IA), physique (Internet des objets) va modifier notre réalité même. Ne serait-ce pas le bon moment, pendant qu’il est encore temps, de voir comment replacer l’Homme et le vivre ensemble au centre du jeu ? D’essayer de refonder un nouvel ordre ou pacte social ? 

Tenez, par exemple, et si on avait eu tout faux — entre autres — sur la fameuse « personnalisation » permise par le numérique ?

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#14 Les GAFA, seuls maîtres de notre avenir ? (AUTOMNE - HIVER 2017)

Et si les GAFA n’étaient pas la solution, mais désormais plutôt le problème ? 

En galopins, au début, ils amusaient ; en barbares, ensuite, ils étonnaient ; en monstres, aujourd’hui, ils effraient. 

Et demain ? Demain, quand, omnipotents, sans contre-pouvoir, sans cadre éthique, plus puissants que des Etats, ils seront les seuls à posséder et maîtriser les bases des infrastructures du 21ème siècle, c’est-à-dire les données accumulées de milliards de personnes, les machines, les plateformes logicielles, les intelligences et les compétences pour en profiter, mais aussi la richesse … 

Ces plateformes réussiront-elles à imposer leur vision du monde ? A rester cachées derrière des buzzwords, des avocats et des lobbyistes ? Ou est-ce déjà trop tard pour renverser la tendance et les ré-ancrer vers un bien commun décidé plus largement ? 

Aujourd’hui, intimement imbriquées dans nos vies quotidiennes, ces firmes technologiques – déjà hégémoniques sur l’avenir de la culture et l’information – trustent aussi les tout premiers rangs des dirigeants les plus influents du monde et des groupes les plus riches et les plus puissants. Gigantesques, les nouveaux maîtres du monde continuent chaque jour de grandir en contrôlant les plateformes qui risquent de dominer nos sociétés dans les années à venir.

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#13 Et si les médias redevenaient intelligents ? (PRINTEMPS - ÉTÉ 2017)

Après « digital », « mobile » et « social first », voici venu le temps d’une nouvelle injonction, d’un nouveau choc, pour un secteur en pleine transformation : « IA first » ! L’idée ? En profiter vite ! En gros, injecter dans des médias, souvent en déclin, une bonne dose de la nouvelle révolution industrielle qui est en train de définir le siècle : l'intelligence artificielle, cette évolution radicale du logiciel qui s’immisce actuellement partout. Dans notre sphère privée, comme professionnelle. Et donc dans les médias. Autant s’en servir le plus vite possible. 

Le pari ? Des médias augmentés ! Comment ? En allant chercher à la demande, sur l’étagère, les capacités de cette techno ubiquitaire pour doper les médias, pour les « augmenter ». Voir à terme l’intelligence artificielle (IA) comme un OS, le traitement des données comme un service. Car désormais, les machines apprennent, résolvent des problèmes, comprennent le langage, perçoivent l’environnement. Elles voient, lisent, entendent, reconnaissent.

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#12 Parler à la génération #NoBullshit (AUTOMNE - HIVER 2016)

Pourquoi la plupart des dirigeants de médias font-ils comme s’ils n’avaient pas d’ados à la maison ? Demandez-leur donc si leurs enfants regardent la télé, écoutent la radio, lisent un journal, parcourent un magazine. La réponse est quasiment toujours la même : « Heu… non ! Ils sont sur YouTube, Facebook, Snapchat, Instagram, Netflix, Spotify… ou un jeu vidéo, avec un smartphone ou un ordi.

Et pourtant ces dirigeants – qui savent bien que leur monde change très vite – semblent continuer de privilégier leur audience vieillissante aux usages déclinants, en négligeant la génération montante, celle qui s’apprête à prendre les commandes, celle qui est déjà là. Comme si une petite voix intérieure cynique, l’emportant sur l’indispensable lucidité, leur disait : « Ça tiendra bien jusqu’à ma retraite ! » 

Alors comment cet étrange aveuglement peut-il persister plus de vingt ans après l’arrivée du web et dix ans après celle de l’iPhone ? Réflexe de repli sur le cœur de métier ? De défense personnelle liée à la fracture numérique ? Déni de réalité face au monde tel qu’il est ? Face à la rapidité des bouleversements ? Incapacité à imaginer des contenus modernes pour renouer avec ces nouvelles générations, à proposer des modèles d’affaires pertinents, à favoriser des écosystèmes générant création et innovation ? Difficulté à saisir le passage d’un monde de ressources rares et régulées à un monde d’abondance sans frontières ?

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#11 Au-delà du mobile (PRINTEMPS - ÉTÉ 2016)

« Nous ne connaîtrons jamais le moment où nous pourrons dire : pff… le numérique ce fut dur, mais désormais, c’est du passé ! », prévenait, en mars à Austin, le PDG du New York Times, Mark Thompson, ex-patron de la BBC

Oui, le numérique continue de muter, d’accélérer, de tout changer. Nous vivons bien une transformation systémique, bien plus importante que celle de Gutenberg qui n’était, après tout, qu’une mobilisation de l’alphabet. Attention donc : nouvelles plateformes, nouveaux écosystèmes en vue. En fait… déjà là. 

Car « mobile first » est derrière nous ! Le tsunami des smartphones est en train de s’achever. Et chacun entrevoit la prochaine étape : celle de l’essor de l’intelligence artificielle, puis des réalités altérées, virtuelles ou mixtes.

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#10 Journaliste designer (AUTOMNE - HIVER 2015)

Dans un monde de plus en plus technologique, complexe, changeant, chaotique, le futur de l’information passe désormais par des collectifs d’experts réunis autour d’événements, par de nouveaux formats narratifs visuels, par le design de services – et pas seulement de contenus – conformes aux besoins d’une société en pleine mutation. 

Dans cette transition, les journalistes doivent – s’ils veulent continuer d’avoir un impact sur une société de plus en plus défiante – accepter des modifications profondes de leur manière de raconter, de faire comprendre le monde, afin de mieux éclairer les citoyens, voire de les inspirer. 

Aujourd’hui, pour réussir, une rédaction doit mettre au centre les nouvelles technologies et les données, avoir un ADN social, être à l’aise avec le temps réel, les mobiles et les nouvelles plateformes de distribution qui remodèlent le journalisme, ne pas craindre la personnalisation accrue des contenus. C’est aussi son travail de faire en sorte d’avoir plus d’audience, et, si son but est de viser les jeunes – qui se détournent de l’info traditionnelle –, d’employer des… jeunes, y compris aux responsabilités. Le nouveau journaliste est donc un scénariste de l’information, un designer narratif de la réalité du monde, un producteur d’impact, un chef de projets.

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#9 La TV demain : 10 enjeux de transformation (PRINTEMPS - ÉTÉ 2015)

Du PAF au PAP, le paysage audiovisuel personnalisé. La télévision devient une expérience personnelle sur écrans individuels où les attentes, en matière de découverte, d’accès et d’expérience se transforment aujourd’hui très vite

Nouveaux formats, nouveaux codes, nouveaux écrans : streaming vidéo via Internet, TV à la carte, personnalisée, mobile, en mode immersif et en ultra-haute définition, vidéos en direct liées aux réseaux sociaux, séries feuilletonnantes distribuées mondialement, consommation en différé, pubs zappées mais ciblées en temps réel, dégroupage des bouquets de chaînes, jeux vidéo en ligne multi-spectateurs, e-sport, nouveaux formats de l’info, applis, réalité virtuelle…

On le voit, à la télévision, le changement c’est maintenant. Ce média dominant vit le « moment Ketchup » de sa transformation numérique : côté production, diffusion et surtout consommation d’infos et de divertissements, tout déboule très vite, et en même temps. Les coutures ont lâché. Tout change avec rapidité et ampleur.

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#8 Logiciels, algorithmes, robots : Journalisme automatique (AUTOMNE - HIVER 2014)

« Le numérique dévore le monde », prévient, depuis quelques années, le gourou de la Silicon Valley, Marc Andreessen, et il est en train d’absorber le journalisme. Pour le meilleur ou pour le pire ? 

Jusqu’ici, pour assurer leur médiation sur l’actualité, les journalistes dépendaient des événements, de leurs sources, des experts et de leur rédaction en chef (ou si l’on préfère de leur ligne éditoriale). Ils sont désormais de plus en plus à la merci des nouvelles boîtes noires de l’ère numérique qui s’intercalent pour trier, choisir et distribuer l’information. Et parfois en produire ! 

Aidés de nouveaux filtres automatiques, les géants de la technologie – Google et Facebook en tête – ont pris en quelques années les clés d’accès d’une information consommée désormais en majorité sur terminaux mobiles, désintermédiant de facto les médias historiques.

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#7 Recherche confiance, désespérement (PRINTEMPS - ÉTÉ 2014)

Le monde des baby-boomers s’efface doucement ; nous sentons bien que nous passons d’une époque à une autre. Mais la transition est confuse, les tensions vives, les modèles économiques de plus en plus inadaptés. La phénoménale accélération technologique actuelle devait apporter le progrès, la liberté, l’ouverture, le partage. Or, accusée de faciliter la mise en place d’une société de surveillance et de détruire les classes moyennes par l’automatisation, elle est, à son tour, cible de la défiance. 

Vingt cinq ans après l’invention du web, le numérique vit en ce moment une triste – mais classique – période postrévolutionnaire, avec des partisans échouant à assurer la stabilité d’une situation qui leur échappe, des opportunistes qui en profitent sans vergogne, et des dirigeants maladroits, dépassés ou malveillants qui cherchent à en garder le contrôle.

Mais les économistes n’avaient pas prévu le nouveau paradigme numérique qui amène l’abondance de biens à un coût marginal quasi nul ! Déjà, la ré-industrialisation occidentale se fait avec moins d’emplois, et la part peu qualifiée du tertiaire commence à s'inquiéter, avec raison. Pour certains déjà, nous entrons dans une ère de darwinisme numérique, de lutte entre la société et les machines. 

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#6 Affinités prédictives : Des algorithmes et des hommes (AUTOMNE - HIVER 2013)

Qui détermine ce que vous allez lire, regarder, écouter ? Un éditeur, le directeur des programmes d’une chaîne de TV, le DJ d’une station de radio ? Le rédacteur en chef d’un journal, d’un magazine ? Le directeur de collection, le libraire ? Le patron d’une maison de disques, d’un studio de cinéma ? Ou bien désormais un algorithme ? 

Depuis quinze ans, le transfert de pouvoir dans les médias est éclatant, sans équivoque : beaucoup plus de gens ont accès à beaucoup plus de contenus. Armé d’une souris, d’un écran tactile ou d’une télécommande, le public a pris le contrôle. Il peut s’exprimer, produire, et surtout entend consommer ce qu’il veut, quand il veut, où il veut, sur l’écran de son choix. Mais quand chacun, connecté, peut accéder à des millions de contenus, le choix devient difficile et déterminant. 

Pour l’individu, embarrassé, submergé, mais aussi pour le média, qui doit aider à réduire le bruit et à susciter l’intérêt pour sortir du lot. Face à la cacophonie et au vacarme nés du tsunami de contenus éparpillés, d’informations morcelées, d’auteurs isolés, ordre d’arrivée et filtres de confiance deviennent cruciaux. Face à la tyrannie du choix, aux contenus de plus en plus ignorés, non consommés, le public, fatigué, est de moins en moins attentif. Face à cette nouvelle pollution, il a besoin de tri, de traitement et de capacités de recyclage. C’est le contraire de la réalité augmentée : il lui faut moins d’infos !

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#5 Internet, tv, cinéma : Hold-up sur Hollywood (PRINTEMPS - ÉTÉ 2013)

Le web a 20 ans, Google 15, iTunes 10, Facebook 9 et YouTube 8 ! En moins d’une génération, que de changements dans nos habitudes de lecture, d’écoute et de visionnage ! Moins de deux décennies d’Internet et de numérique auront donc suffi pour révolutionner les trois piliers des industries des médias et du divertissement : les modes de création et de production des contenus et des œuvres, leurs modes de distribution et, bien sûr, les supports pour en profiter.

Inévitable donc, après la musique, la photo et l’écrit, de voir Internet redistribuer les cartes dans l’image animée, chamboulée aujourd’hui par les nouvelles habitudes d’un public heureux d’imposer désormais ses règles. Déjà pris dans « la lessiveuse », le monde de la télévision bascule dans une nouvelle époque, où les barrières entre web et TV s’effondrent : 2013 est bien l’année où la télé par Internet devient grand public.

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#4 Le low-cost passe en mode industriel (AUTOMNE - HIVER 2012)

Un aspect majeur de la révolution numérique et d’Internet est de pouvoir produire aussi bien qu’avant – et souvent mieux – pour beaucoup moins cher. Aujourd’hui, les nouveaux médias low cost sont passés à la phase industrielle, et nous n’en sommes qu’au début. La numérisation transformation d’objets en données, de données en objets d’un nombre toujours plus grand d’activités humaines a très fortement abaissé les barrières à l’entrée de pans entiers de l’économie, et fréquemment, les a réduites à néant.

Cette caractéristique, très déflationniste, ébranle depuis une dizaine d’années les médias, premiers touchés par ce séisme, et transforme progressivement la plupart des autres secteurs de l’économie, tout en profitant au citoyen. Avant d’individualiser demain la production de notre énergie et des objets de notre quotidien, cette révolution a d’abord démocratisé la parole publique, le savoir et sa diffusion. Elle a modifié l’espace et le temps, qu’elle a réduits, voire supprimés.

Facilité, souplesse, ubiquité, immédiateté, proximité, personnalisation et surtout abondance, sont les traits dominants des nouvelles offres média à coût réduit, permis par cette mutation.

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#3 Transferts de pouvoirs (PRINTEMPS - ÉTÉ 2012)

Les Mayas avaient donc raison ! L’année 2012 marque la fin d’un cycle et la disparition progressive d’un monde. Car « le basculement de pouvoirs le plus important à l’œuvre actuellement ne se passe pas entre l’Occident et l’Asie, les Etats-Unis et la Chine, le Nord et le Sud, la Droite et la Gauche, mais entre les institutions et les individus, grâce au numérique ».

Avoir – enfin – le choix, pouvoir tout connaître – ou presque – du monde, pouvoir s’exprimer, innover, créer, échanger d’un bout de la planète à l’autre, s’organiser, sans passer par les intermédiaires traditionnels, actionne la révolution en marche. Et Internet, réseau invisible du partage, en est l’infrastructure, innervant toute la société, touchant toutes les activités humaines, transformant tout ou presque, alors que la plupart des institutions, aux faibles capacités d’adaptation, ne sont pas prêtes à cette prise de contrôle par les citoyens et les consommateurs.

Pour la première fois, les moyens élémentaires de production et de diffusion du savoir, des connaissances et de la culture sont entre les mains de la majorité de la population, interconnectée. Il ne s’agit pas seulement d’une révolution technologique, mais bien d’un basculement économique, sociétal, culturel. Et avant tout, d’un vaste mouvement de décentralisation, où les gens sont en train de (re)gagner du pouvoir, de reprendre du contrôle sur leurs vies, de s’organiser eux-mêmes, entre eux, en réseaux. Ils se gouvernent, se réunissent, apprennent, contribuent, créent, échangent, s’entraident sans l’aide des anciens médiateurs. En temps réel, sans fil et par dessus les frontières.

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#2 C’est le tour de la télé ! (AUTOMNE - HIVER 2011)

La série continue donc. Avec Internet et la révolution numérique, la destruction créatrice, qui a bouleversé de fond en comble les industries de la musique, de la presse et du livre, s’abat aujourd’hui sur le monde de la télévision. Elle risque d’y être plus rapide et plus rude. Et comme pour les autres vieux médias, la création de valeur risque de se faire ailleurs, mais la destruction chez elle. Avec, de toute façon, un grand gagnant : le téléspectateur, qui deviendra télénaute !

Les signes révélateurs, et puissamment déstabilisateurs pour toutes ces institutions qui se croyaient solidement en place, sont bien les mêmes : explosion de l'offre ; nouveaux usages ; primat de la technologie ; démocratisation et prise de pouvoir public ; atomisation ; dématérialisation ; déflation ; bataille pour le contact direct ; certitude et rapidité du changement ; conservatisme, défiance, rejet.

Ces dix indicateurs mondiaux de chambardements sont d’autant plus similaires que les frontières entre médias s’estompent au fur et à mesure de l’évolution des technologies et de l’adaptation de différents contenus, qui se chevauchent et convergent sur l’Internet, plate-forme dominante.

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#1 La vie connectée (PRINTEMPS - ÉTÉ 2011)

"Smart !" Le mot résume bien la nouvelle vague d’innovations technologiques, d’appareils communicants et d’usages inédits d’une révolution numérique qui déferle aujourd’hui autour des écrans, avant d’envahir notre quotidien des prochaines années. Le smartphone est déjà devenu le centre de notre vie numérique, supplantant l’ordinateur.

Cette année arrive dans notre salon la télévision connectée – la « smart TV », comme disent les Américains. Demain, le reste des objets importants qui nous entourent (voitures, électroménager, meubles, livres…) seront aussi reliés à l’Internet, se parleront entre eux, et utiliseront ce qu’ils sauront de nos habitudes et de nos préférences. Après-demain, notre maison et nos villes seront intelligentes, grâce à un réseau qui aura gagné en QI, grâce à de multiples plateformes d’applications et de capteurs !

Nous allons donc bientôt profiter d’appareils plus astucieux, conformes à notre nouveau mode de vie, souvent social, mobile, contextualisé, personnalisé, « always on ». Déjà, les lignes se brouillent entre nos vies « off » et « online » ! Notre environnement immédiat est branché 24 h/7 j ! « D’ici quelques années, tout ce qui est connectable sera connecté », aime à dire le patron de Google, Eric Schmidt. L’Internet – désormais partie significative de nos existences – nous fait vivre en immersion dans les médias et l’échange d’informations, au sein d’un univers aussi présent autour de nous que l’électricité ou l’air que nous respirons. Le réseau est devenu un autre oxygène !

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