CES 2025, l’IA partout, pour de vrai

« It gets physical », et pas seulement parce que la physique quantique figure parmi les thèmes (marketing) mis en avant lors du CES 2025, avec une demi-journée de conférences dédiée. L’« IA physique » – un concept clé issu de la keynote spectaculaire de Jensen Huang, PDG de Nvidia – illustre une tendance majeure. L’IA, incontestablement la vedette du salon, franchit cette année une nouvelle étape. Bien plus qu’un simple prototype, elle fait ses preuves, soutenue par un matériel de plus en plus accessible, au grand bonheur des gamers… et des modèles de fondation.

Nvidia incarne à merveille cette nouvelle dynamique où tout est connecté, tout devient intelligent. Une ascension qui lui a d’ailleurs récemment permis de dépasser Apple en capitalisation boursière. Bis repetita : une fois n’est pas coutume, la tendance se confirme en 2025 au CES et, bientôt, dans nos vies. L’IA s’immisce partout : dans tous les PC, les téléviseurs, les voitures et jusque dans nos foyers !

Par Vincent Nalpas, Directeur Innovation Produits, Yves-Marie Poirier, Ingénieur Direction de l’Innovation, et Kati Bremme, Directrice de l’Innovation et rédactrice en chef Méta-Media

Le CES, longtemps le rendez-vous incontournable des grandes annonces technologiques, a vu sa dynamique évoluer ces dernières années. Certaines grandes entreprises, comme Apple ou Google, ont réduit leur présence au salon, préférant des lancements plus ciblés pour maximiser leur visibilité. Pourtant, ce « labyrinthe étourdissant de gadgets », pour reprendre les mots d’un journaliste de Wired, reste un lieu unique où les startups et les entreprises en quête de reconnaissance peuvent transformer leur destin.

C’est aussi ici, au milieu des machines à sous, qu’en chaque début d’année, on peut prendre le pouls des professionnels (à travers des objets connectés toujours plus intelligents, bien sûr), distinguer ce qui relève du marketing de ce qui constitue un produit concret (Samsung, par exemple, présente pour la troisième fois son Ballie, mais cette fois avec un prix et une date de sortie annoncés) et, peut-être, tomber sur le produit capable de révolutionner nos usages.

Un exemple éloquent de cette dynamique est celui du Rabbit R1, présenté lors du CES 2024. Ce petit gadget orange promettait de révolutionner l’interaction utilisateur en automatisant des tâches aussi simples que commander un taxi ou acheter des billets de concert. Fort d’une promesse ambitieuse et d’une campagne médiatique percutante, il avait enregistré plus de 10 000 précommandes dès le premier jour. Mais à sa sortie, le produit a déçu par ses performances limitées, révélant les dangers d’une hype démesurée. Ce cas illustre à la fois la puissance et les pièges du CES, où le moindre prototype peut devenir viral avant même d’avoir prouvé sa valeur.

Cette année, le contexte est particulier : Alors que Donald Trump s’apprête à revenir au pouvoir et que Sam Altman annonce l’avènement de l’intelligence artificielle générale (IAG), le paysage technologique semble à un tournant. Elon Musk, quant à lui, redessine les règles du jeu de la politique mondiale, avec ses multiples projets et provocations. Au croisement des conflits en Ukraine et à Gaza et de la guerre économique entre les États-Unis et la Chine, les tensions géopolitiques brouillent davantage les échanges technologiques mondiaux. D’après Bloomberg, l’administration Biden s’apprête à imposer une nouvelle salve de restrictions sur les exportations de puces d’intelligence artificielle vers la Chine. Malgré ces tentatives pour freiner l’accès d’entreprises comme ByteDance à des technologies de pointe, les acteurs chinois maintiennent leur présence sur les grandes scènes internationales. Au CES, ils constituent un quart des exposants…

Ce que l’on a retenu : on a beau chercher dans les allées du CES, rares sont les produits qui ne mentionnent pas l’IA. Il va falloir faire avec, et surtout comprendre comment ces écosystèmes se mettent en place chez les industriels et les particuliers. Et ce ne sont pas les annonces de Nvidia, avec leur gamme déclinée autour de l’architecture Blackwell, qui viendront nous contredire.

Les smart glasses, ou lunettes connectées, reviennent également au cœur de cette édition 2025, avec de nombreux modèles présentés et une montée en gamme, même si le résultat n’est pas toujours convaincant. De même, on retrouve cette année encore des équipementiers en télécommunications exposer des voitures, tandis que les fournisseurs de contenus s’invitent au cœur des stratégies marketing des constructeurs automobiles connectés à la 5G. On n’achètera bientôt plus une voiture simplement pour son confort, son moteur ou sa sécurité, mais aussi – et peut-être un jour surtout – pour son offre de contenus de divertissement ou sa console de jeux. Une perspective d’autant plus crédible si cette voiture est autonome, une technologie qui pourrait enfin décoller cette année grâce au lobbying particulièrement intéressé d’Elon Musk.

Au CES, les tendances à plus ou moins long terme prennent forme de manière tangible. Certaines innovations annoncées il y a trois ans continuent de faire parler d’elles, comme la très attendue Afeela, fruit du partenariat entre Honda et Sony, qui s’accompagne cette fois d’un prix et d’une date de sortie. Du côté des constructeurs de téléviseurs, qui rivalisaient autrefois pour offrir les stands les plus impressionnants et les écrans les plus spectaculaires, on observe une certaine homogénéisation autour des mégas formats de 115 pouces – tout de même ! – et des déclinaisons de la TV-tableau, popularisée par le Samsung The Frame, pionnier du genre.

Un hall entier, consacré à la « mobilité avancée », met en lumière les véhicules et les équipementiers présentant des technologies destinées à renforcer la sécurité, à améliorer le confort intérieur, et à favoriser la circulation progressive des véhicules autonomes. La « mobilité urbaine » reste également à l’honneur cette année, avec une multitude de modèles électriques et quelques propositions futuristes, comme cet hélicoptère portable qui se range dans le coffre d’une voiture.

Waouh (2023), How (2024), Now : L’IA physique au croisement de l’industrie et des données

Nvidia a frappé un grand coup avec une série d’annonces qui feront date. En tête d’affiche, la nouvelle génération de cartes graphiques 50XX, reposant sur l’architecture Blackwell, promet des performances vertigineuses, que ce soit pour l’intelligence artificielle ou les jeux vidéo. Et ce n’est pas tout : le Projet Digits, un gadget à la fois compact et élégant, ouvre la voie à un « cloud IA personnel ». Autrement dit, un superordinateur de poche qui pourrait bien révolutionner la manière dont les particuliers et les entreprises interagissent avec l’IA.

Jensen Huang, PDG emblématique de Nvidia, a présenté trois axes stratégiques pour l’avenir de l’intelligence artificielle. D’abord, l’IA générative, capable de produire du contenu ; ensuite, l’IA Agent, qui permet de concevoir des agents autonomes ; enfin, l’IA physique, qui s’attaque à un défi colossal : recréer fidèlement les lois de la physique dans des environnements simulés. Ce dernier volet, véritable pierre angulaire du projet Nvidia Cosmos, prend la forme d’une initiative open source visant à reproduire le monde réel avec une précision chirurgicale. Un pied de nez à ceux qui affirment que les IA génératives ne comprennent pas la réalité. Avec l’IA physique, Nvidia envisage des percées spectaculaires, notamment dans l’entraînement des robots et des véhicules autonomes.

Pour Nvidia, l’IA physique s’inscrit dans une ambition plus vaste : dominer le marché des centres de données. La création de simulations d’une telle qualité exige des infrastructures colossales, à grand renfort de racks et de racks de puces accélératrices. Objectif : bâtir un monde où les robots viendront pallier la baisse des taux de natalité dans des pays comme la Chine et la Corée du Sud. « Ces nations doivent impérativement miser sur des solutions robotiques pour maintenir leur productivité », martèle Huang.

Pendant ce temps, AMD n’entend pas rester sur la touche et riposte avec sa propre gamme de cartes graphiques et de puces pensées pour des PC boostés à l’IA. LG, de son côté, ne manque pas d’ambition non plus avec sa ligne de PC IA intégrant un assistant intelligent, sobrement baptisé Gram IA.

Toute cette puissance de calcul est nécessaire pour proposer enfin ces fameuses expériences ultrapersonnalisées annoncées depuis des années… 

Le targeting social est mort, vive l’IA adaptative !

Lors des tables rondes, des experts tels que Shinal Shah (Zip Bank) n’ont pas mâché leurs mots à l’égard des outils actuels comme les jumeaux numériques, jugés trop approximatifs. Pour eux, la solution réside dans l’IA générative, qui inaugure une nouvelle ère pour la publicité : celle d’un contenu hyperpersonnalisé, réajusté en temps réel. Exit le ciblage traditionnel, place à des expériences interactives où l’engagement devient le nouvel indicateur clé. Les publicités se métamorphosent en conseillers virtuels capables de tenir une conversation fluide, comme le démontre déjà Advice. Et ce n’est que le début : dans certains cas, l’IA a carrément pris les rênes de la direction artistique. Qui sait ? Les agents créatifs artificiels pourraient bientôt ouvrir leur propre agence…

Du côté de Microsoft, l’IA devient la nouvelle interface utilisateur (UI), un saut de géant depuis les balbutiements d’Ask Jeeves en 1996. Alors que les IA conversationnelles avaient jusque-là des capacités limitées, l’année 2025 marque un véritable tournant. OpenAI avec O3, xAI grâce à Grok 3.0, ou encore Deepseek et son modèle open source 50 fois plus performant que ChatGPT, bousculent l’ordre établi. Les chatbots traditionnels laissent place à des agents intelligents, capables de s’adapter aux besoins complexes des utilisateurs.

Cette révolution technologique, loin de rester confinée aux entreprises, s’invite dans les foyers. Désormais, un assistant intelligent dans le salon peut aussi bien conseiller sur des projets complexes que servir de compagnon de discussion. Avec cette avancée fulgurante, les entreprises doivent impérativement ajuster leurs stratégies pour ne pas se retrouver sur la touche.

L’IA conversationnelle n’est plus un simple gadget, elle redéfinit la manière dont nous interagissons avec la technologie et transforme profondément notre quotidien. Et dans cette course, seuls ceux qui sauront embrasser l’IA adaptative en sortiront vainqueurs.

Maison connectée : à chacun son assistant intelligent

Samsung et TCL rivalisent d’ingéniosité avec des produits conçus pour se déplacer dans nos foyers et accomplir une série de tâches, parfois utiles… parfois accessoires. TCL a levé le voile sur HEYAIME, un prototype de robot équipé de caméras et de micros, propulsé par l’IA. Sa promesse ? Garder un œil sur les enfants et devenir le compagnon incontournable de la famille. Reste à voir si ce projet verra réellement le jour ou s’il rejoindra le cimetière des annonces spectaculaires sans lendemain.

Du côté de Samsung, Ballie, le robot compagnon pour la maison, sera enfin lancé sur le marché à la mi-2025. LG, pour sa part, joue la carte du majordome numérique avec un assistant dopé à l’IA capable d’orchestrer les objets connectés du domicile tout en prodiguant des conseils personnalisés aux habitants.

Lundi, lors de sa conférence à Las Vegas, TCL a également présenté Ai Me, un concept de robot domestique au design pour le moins original, évoquant un œuf de Pâques géant. Si les spécifications techniques restent floues, Ai Me devrait, à l’instar de Ballie, orchestrer les objets connectés de la maison, reconnaître des images et engager des dialogues avec ses utilisateurs. Derrière ses allures mignonnes se cache cependant une collecte massive de données, indispensable au développement de l’IA, mais qui soulève inévitablement des questions éthiques.

Avec cette invasion d’assistants domestiques, le défi est clair : concilier la soif insatiable de données des IA avec la protection de la vie privée. Une solution prometteuse : l’utilisation du « on device » (ou edge computing), où le traitement des données se fait directement sur l’appareil, minimisant les risques d’interférences malveillantes.

Tout ce beau monde devra, dans l’idéal, être capable de communiquer pour offrir une expérience utilisateur fluide et sans failles. Bonne nouvelle : la certification Matter permettra aux appareils connectés pour la maison d’obtenir les badges « Works With » de Samsung, Google et Apple, simplifiant ainsi le processus pour les fabricants, a annoncé la Connectivity Standards Alliance.

La TV, le nouveau smartphone

Les téléviseurs continuent d’éblouir par leurs avancées technologiques, tout en redoublant d’efforts pour offrir « une valeur ajoutée » qui dépasse le simple écran. Mais parlons d’abord des écrans : quelle que soit la norme utilisée (MicroLed, MiniLed, QLed, etc.), on retrouve des téléviseurs toujours plus lumineux, avec des noirs d’une profondeur saisissante.

Les formats, eux, atteignent des proportions gigantesques. Cette année, Hisense a présenté le plus grand téléviseur MiniLed au monde, avec une diagonale impressionnante de 116 pouces. Samsung, de son côté, innove avec une nouvelle norme de TV « RGB Micro Led » qui promet une qualité d’image exceptionnelle, offrant des couleurs plus nettes, plus profondes et plus intenses, tout en réduisant la consommation énergétique. Une prouesse qui a valu à Samsung un Innovation Award. Autre nouveauté marquante chez le géant coréen : un écran Neo QLed « The Frame Pro » de 85 pouces, équipé d’un boîtier déporté sans fil. LG n’est pas en reste et suit la tendance avec sa nouvelle gamme de téléviseurs Oled de la série G5, intégrant un taux de rafraîchissement augmenté jusqu’à 165 Hz.

Avec ces avancées, les téléviseurs ne se contentent plus de simplement afficher des images : ils repoussent les limites de la technologie et redéfinissent l’expérience audiovisuelle. Du côté des écrans de gaming, les taux de rafraîchissement atteignent des sommets vertigineux : 500 Hz chez Samsung et jusqu’à 750 Hz chez Korui.

Mais c’est surtout que, cette année, ces écrans intègrent de multiples fonctionnalités intelligentes. La programmation télévisée grand public de Samsung propose une variété de fonctionnalités d’IA conçues pour tout faire, de l’amélioration de la qualité vidéo à l’identification des acteurs à l’écran. Les téléviseurs Samsung Vision AI sont dotés de traduction en temps réel, de la capacité à s’adapter aux préférences des utilisateurs, de la mise à l’échelle optimisée par IA et de résumés instantanés de contenu.

Même chose du côté de Google, qui, en pleine tempête de Google Overview, propose des résumés d’actualités propulsés par l’IA sur ses écrans, grâce à l’intégration de son assistant IA Gemini au sein de son système d’exploitation pour télévision, Google TV. TechCrunch évoque même la diffusion d’un résumé d’actualités automatique en vidéo. Baptisé “News Brief”, ces résumés seront constitués à partir de titres de vidéos d’information diffusées sur YouTube par des médias TV « considérés comme fiables » et d’articles d’actualité diffusés sur le web.

Il est évident que Google veut asseoir davantage encore ses positions dans le téléviseur, écosystème où il est de plus en plus présent via YouTube et Google TV. Google prévoit de déployer ces nouvelles capacités sur les appareils Google TV d’ici la fin de l’année, bien qu’il reste incertain si les résumés incluront des citations ou des liens vers les sources originales. Le groupe a aussi annoncé d’autres fonctionnalités autour de l’IA dans Google TV, comme le pilotage de la domotique et une interaction vocale avec le téléspectateur, là encore à partir de l’IA, avec la capacité de tenir une conversation naturelle.

Avec des contenus qui, grâce à l’IA générative, deviennent de plus en plus liquides (on peut passer aisément d’un texte à un format podcast ou encore vidéo), le téléviseur semble avoir encore quelques beaux jours devant lui.

2025, l’année YouTube

Delta Airlines, platinum sponsor de l’événement, confirme sa transformation en véritable compagnie de divertissement. Cette année, elle a choisi de marquer les esprits en organisant sa keynote dans la célèbre Sphere, une salle de spectacle immersive pouvant accueillir jusqu’à 20 000 spectateurs. Mais la surprise ne s’arrête pas là : pour les divertissements proposés à bord de ses avions, Delta n’a pas opté pour Netflix, mais pour YouTube. Un choix stratégique visant à renforcer le lien entre les créateurs de contenus et les clients de la compagnie.

L’année 2024 restera gravée dans les mémoires comme celle où les médias des créateurs ont surpassé les médias d’entreprise en termes de pertinence mondiale. En 2025, la capitale mondiale des médias semble se déplacer, quittant Hollywood et New York pour s’installer dans la sphère des créateurs. Chaque jour, 1 milliard d’heures de YouTube sont visionnées sur des téléviseurs, faisant de la plateforme la chaîne la plus regardée à la télévision.

L’année 2025 confirmera-t-elle la domination de YouTube sur tous les écrans, y compris dans l’air ?

Les mondes infinies de Sony

Le conglomérat japonais a rappelé sa présence dans presque tous les aspects de la création de contenus, du matériel, avec ses caméras et ses casques (audio ou XR), au contenu, avec Crunchyroll, Playstation et les divers films, jeux et séries adaptés de leurs différentes licences, en passant par le sport. Sony a remis en avant ses partenariats dans le domaine sportif, notamment avec Hawk-Eye, Beyond Sport et des fédérations comme la NFL. Leur objectif est clair : offrir des retransmissions sportives en 3D temps réel, transformant l’expérience des spectateurs.

La conférence a aussi été l’occasion pour Sony de dévoiler sa plateforme Xyn, dédiée aux créateurs. Accompagnée du casque XR Xyn, cette plateforme est conçue pour faciliter la production de contenus immersifs.

Les lunettes connectées deviennent réalité

La croissance des casques AR/VR continue de ne pas répondre aux attentes. Les professionnels de l’AR/VR ne devraient pas trop désespérer – comme le montre l’industrie des voitures autonomes, les bonnes choses viennent à ceux qui savent attendre (du moins si la technologie s’améliore). Si les casques XR ont longtemps dominé les discussions sur la réalité augmentée, les lunettes connectées reprennent cette année le devant de la scène. Au CES 2025, elles attirent davantage l’attention que les équipements volumineux, grâce à des designs plus discrets et des fonctionnalités toujours plus avancées.

De manière générale, même hors CES, deux stratégies distinctes s’observent sur ce marché : certains fabricants cherchent à miniaturiser les casques volumineux, comme Apple avec son Vision Pro ou Meta avec la gamme Quest, tandis que d’autres partent de lunettes au design classique, essayant d’y intégrer un maximum de technologies sans compromettre leur esthétique, à l’image des Meta Ray-Ban.

Parmi les innovations présentées, certaines lunettes se contentent d’offrir des écrans discrets connectés à un smartphone ou à un ordinateur. Ces écrans, parfois intégrés directement dans les lentilles, permettent d’afficher du texte monochrome (pour les modèles les plus rudimentaires) avec des fonctions telles que la traduction ou la navigation, ou encore des vidéos en HD pour des usages plus immersifs.

D’autres modèles, comme la gamme Rayneo X Series de TCL, ajoutent des fonctionnalités audio, une caméra et un assistant IA, tout en conservant un design léger et fonctionnel. Enfin, certains modèles repoussent les limites en offrant de véritables expériences de réalité augmentée. Par exemple, les lunettes Xreal One Pro, la dernière proposition de Xreal dans le domaine, prennent en compte les mouvements de la tête de l’utilisateur, offrant une immersion inédite avec un design amélioré et plus compact.

Cependant, le marché attend encore le produit parfait, capable de combiner toutes ces innovations : un affichage de qualité, des interactions intuitives, une caméra performante, la compréhension de l’environnement, l’IA, et une connectivité sans fil. Bref, un produit réunissant toutes les qualités essentielles : design, performance, autonomie et connectivité.

Le grand retour de la voiture autonome

Longtemps reléguée à un rêve futuriste, faute d’un mariage réussi entre technologie et législation, l’optimisme autour des voitures autonomes fait son grand retour. Ce regain d’intérêt est porté par le succès concret de Waymo, qui déploie son service de robotaxis dans des villes comme San Francisco, et par l’impulsion donnée par Elon Musk, désormais en position de force pour imposer ses ambitions.

La présentation très médiatisée d’Elon Musk l’automne dernier, détaillant les projets de robotaxis de Tesla, a sans aucun doute contribué à insuffler cette nouvelle dynamique. Nvidia, de son côté, propose à nouveau des solutions adaptées, tandis que l’idée d’un Federal Legal Network pour harmoniser les réglementations se concrétise. Ce cadre légal fédéral permettrait un déploiement à grande échelle, une perspective qui ne devrait pas déplaire au patron de Tesla.

La France en force

Eureka Park, le hall dédié aux startups, a une fois de plus mis à l’honneur les entreprises françaises. Avec près d’une centaine de sociétés représentées, la délégation française affiche un léger recul par rapport à 2024, mais reste la deuxième délégation internationale, juste derrière la Corée.

Le Pavillon France reflétait une grande diversité d’activités au travers des innovations présentées. S’il est impossible de citer tous les domaines représentés, les principales thématiques incluent la santé et le bien-être, la Green Tech, la Sport Tech et la Mobilité. La vitalité des startups françaises reste indéniable, consolidant leur place sur la scène internationale de l’innovation.

La vérité est morte, vive la communauté

On serait tentés de ressortir la « Dead Internet Theory », cette idée apparue il y a quelques années (bien avant l’arrivée de l’IA générative), qui suggérait que l’activité humaine sur Internet avait déjà été largement remplacée par des bots et des IA. Aujourd’hui, le contenu généré par les machines, amplifié par la data, nous pousse encore plus à questionner la nature du monde qui nous entoure : vivons-nous réellement dans une réalité tangible ou dans l’un de ses innombrables jumeaux numériques ?

Des idées à emporter : réussir l’implémentation de l’IA générative

Les professionnels qui ont intégré l’IA générative avec succès partagent des conseils clés. Leur mantra ? « Move slow in order to move fast ». En d’autres termes, il est crucial de poser les bases avant de vouloir avancer à grande vitesse :

  • Mettre en place les conditions du succès : constituer un AI Council, sensibiliser largement les équipes, et surtout, investir dans la montée en compétences des collaborateurs (upskilling) plutôt que dans l’expansion rapide des projets (upscaling).
  • Prendre son temps : éviter de se précipiter dans l’adoption d’outils encore en phase de développement ou d’expérimentation. L’IA n’est pas une baguette magique : elle nécessite du temps pour être entraînée correctement, un peu comme un nouveau collègue qui aurait besoin d’un solide onboarding.

OpenAI, pour sa part, souligne un point fondamental : même avec les meilleurs outils du monde, les entreprises qui ne parviennent pas à « désiloter » leurs données ne tireront pas pleinement parti des solutions proposées. En d’autres termes, sans accès fluide et organisé aux données, l’IA restera sous-exploitée, quelle que soit sa puissance.

Etude DEPT, The Future belongs to the Impatient

Aura-t-on bientôt un navigateur privé dédié à l’IA ? Qui accepterait vraiment de mélanger les préférences de son Copilot professionnel avec celles de sa vie privée ? Selon OpenAI, dans un monde où tout le monde peut tout faire simultanément, l’identité de marque est plus essentielle que jamais. Trois maîtres mots s’imposent pour répondre aux attentes des utilisateurs : timeliness, relevancy et helpfulness – avec, au cœur de tout, la question du pourquoi, qui nous ramène aux fondamentaux grâce à l’IA.

Les enjeux deviennent encore plus cruciaux avec les agents IA (une expression qui divise) : ils doivent être exemplaires. Lorsqu’un agent intervient, on s’attend à une véritable expérience, et non à une simple expérimentation. Pour la créativité, l’IA ne doit pas remplacer, mais démocratiser les outils et les opportunités.

Selon les experts (Microsoft, pour ne pas les nommer), nous vivons ce fameux « moment smartphone ». Souvenez-vous, au début de l’ère des smartphones, il était encore possible de s’en passer si on l’oubliait à la maison. Aujourd’hui, c’est impensable. Et demain ? Nous pourrions bien vivre la même chose avec nos agents IA : pour l’instant, on peut encore s’en passer. Mais très vite, oublier cet assistant à la maison sera aussi dramatique que réaliser qu’on a laissé son « prolongement/remplacement de cerveau » actuel

Au moins, on se sent moins seuls à ressentir cette bascule vertigineuse. Comme le constatent les professionnels sur scène : « Avec l’IA : plus j’en apprends, moins je sais. »

L’édition 2025 du CES confirme que l’intelligence artificielle s’impose comme une évidence, intégrée dans tous les produits. Elle redéfinit nos attentes dans des domaines aussi divers que la mobilité, les objets connectés ou le divertissement, tout en s’inscrivant dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu. Entre annonces ambitieuses et technologies déjà prêtes à révolutionner notre quotidien, cette année marque une étape décisive vers un futur toujours plus connecté, à condition de créer de la valeur pour l’utilisateur…

franceinfo à propos des médias

Voir plus sur franceinfo