Liens vagabonds : nouveau coup de tournevis dans l’algo de Facebook, la dépendance croît

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Web-série recherche business model désespérément

Par Maud Vincent, Journaliste – Rédactrice – Consultante éditoriale indépendante. Billet invité

La création est au rendez-vous et les projets affluent, mais la web-série n’a pas encore trouvé son modèle économique.

C’est en 2005 que le format commence à émerger des limbes du Web à la faveur de la montée en puissance des plateformes vidéos de partage (YouTube, Dailymotion, Viméo). Mais le modèle d’affaires de ces mêmes plateformes rend difficile, voire quasi impossible, le retour sur investissement, ont expliqué il y a quelques jours à Paris les participants à la table ronde « Webcréation, transmédia et business model » du WES Festival organisée par l’Institut Français de Presse.

Imposant un drastique partage des revenus publicitaires, YouTube donne en effet la prime au volume : seuls ceux qui génèrent des millions de vues peuvent espérer une rentabilité. Il faut obtenir 1 million de vues pour gagner en moyenne 1.000 euros.

YouTube et la prime au volume

Si ce modèle fonctionne pour quelques YouTubeurs, il n’en est pas de même pour les producteurs de websérie. « On confond souvent le podcast et la webcréation qui relèvent de deux mécanismes différents : dotée d’une simple webcam, le plus souvent filmé dans sa chambre, le YouTubeur est en capacité de produire à une fréquence régulière des vidéos à faible coût », explique Ken & Ryu, réalisateurs de la web-série En Passant Pécho.

Si les YouTubeurs peuvent aisément et à moindre coût alimenter leur chaîne YouTube et en tirer des revenus rentables, les producteurs de web-fiction n’ont pas le même cahier des charges : bien que le budget moyen d’une web série soit deux à trois fois moins élevé que celui d’une série diffusée à l’antenne, une websérie reste coûteuse à produire et nécessite un temps de réalisation conséquent. « Au global, de l’écriture jusqu’à la post-production, il faut compter un minimum de 5 mois et maximum de 1 an pour produire une websérie, contre un an à trois ans pour une série à l’antenne », rapporte Ségolène Zaug, chargée des nouvelles écritures et du transmédia à France Télévisions.

Opter pour le crowdfunding : une option limitée

Pour financer leurs projets de web-fiction, beaucoup misent sur le financement participatif (crowdfunfing). Mais le système a ses limites : sauf exception, les sommes récoltées ne parviennent pas à couvrir les coûts de production.

« Sur Ulule, la moyenne des financements s’élèvent à 5.000 euros », relève Jean Ivanoff, chargé de projets chez Ulule.

Outre la maitrise des codes marketing pour bien savoir valoriser son projet, la réussite d’un projet de crowdfunding s’appuie sur la constitution d’une forte communauté pré-existante. Enfin, l’envoi des contreparties aux financeurs sous forme de t-shirt ou goodies est à prendre en compte dans l’enveloppe budgétaire.

Le parcours du combattant mené par Ken & Ryu, réalisateurs d’En Passant Pécho, une web-série de six épisodes produites entre 2012 et 2016 et diffusée sur YouTube, est éclairant : après avoir financé sur fonds propres les deux premiers épisodes, l’équipe s’est tournée vers MyMajorCompany pour continuer l’aventure, faute de producteurs. « Vu la couleur du projet [la série traite sur un mode humoristique du quotidien de jeunes fumeurs de joints et de petits dealers], il était difficile de trouver un financement auprès d’une maison de production classique ». Le projet a finalement été financé à hauteur de 35.000 euros et deux nouveaux épisodes ont pu voir le jour.

Enfin, pour financer le 5e et le 6e épisode, Ken & Ryu ont bénéficié du soutien de Studio Bagel et d’un partenariat avec la marque de vêtement Tealer. Le résultat : avec une audience moyenne de deux millions de vues, « En Passant pécho a le mérite d’exister mais ne permet en aucun cas de vivre de notre travail ».

Pour Ken&Ryu, les producteurs de @enpassantpecho, « les #webseries donnent une grande liberté dans l’écriture » #WESFestival

La TV : futur de la web-série ?

Et si le business model de la webcréation passait par la télévision ? Les chaînes TV investissent de plus en plus le champ de la websérie. Le département des Nouvelles Ecritures de France Télévisions dispose de 4 millions par an pour des projets narratifs innovants, dont une partie est allouée aux web séries de Studio 4. « Ces dix-huit derniers mois, nous avons mis en ligne une série par mois, sans compter les projets en développement », précise Ségolène Zaug.

Pour Pierre Laugier, adjoint au développement de Septembre Production qui co-produit « Vénérations » pour Arte Créative, web-série de 10 épisodes de 7 minutes mêlant fiction, création musicale originale et scènes de concert en live, « la question de s’adosser à un diffuseur, en l’occurrence était évidente ». « Nous avons pu utiliser les procédés traditionnels pour financer le projet (aides du CNC, de la Sacem…) et Arte nous a apporté 200.000 euros. ».

Préparer l’avenir

Non soumise à de stricts impératifs de rentabilité du fait de son statut de chaîne publique, France Télévisions botte en touche quand on l’interroge sur l’impasse économique que représente aujourd’hui la web-création : « Ce n’est pas le but, ni notre ADN en tant que chaîne publique. En tant qu’entité autonome, Studio 4 a vocation à défricher les nouveaux territoires d’expression audiovisuelle nés du Web », affirme Ségolène Zaug.

La web-création reste pour l’heure un laboratoire créatif qui vise à tester des formes innovantes de narration s’inspirant du jeu vidéo, explorant la réalité virtuelle et jouant des possibilités ouvertes par l’interaction.

Elle est aussi un moyen pour les diffuseurs de s’adresser à une audience jeune dont la consommation média est de plus en plus éloignée de l’antenne au profit de contenus web délinéarisés. « La web-série Reboot qui affiche une audience de 50 à 100.000 vues selon les épisodes est majoritairement regardée par des jeunes qui ne regardent pas la télévision », appuie Ségolène Zaug. Plus qu’une rentabilité à court ou moyen terme, les diffuseurs veulent avant tout occuper le terrain en se constituant un catalogue de programmes courts au ton neuf.

« La #websérie permet une liberté de ton et de format, de fournir des contenus qui ne sont pas les bienvenus à l’antenne » @SZaug #WESFestival

Liens vagabonds : au tour des médias numériques de dévisser

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F8 : Mark Zuckerberg présente sa roadmap à 10 ans

Par Jérome Derozard, consultant pour France TV Editions Numériques et entrepreneur

Ouvrant la conférence « f8 » à San Francisco, Mark Zuckerberg s’est prêté cette semaine à l’exercice de la « keynote », passage obligé pour tout dirigeant d’une grande firme technologique américaine. Preuve de l’empreinte mondiale du service, elle était aussi diffusée en direct dans 29 « meetups » autour du monde, depuis Paris à Nairobi en passant par Dacca ou Bogota. Mais la diffusion (aussi accessible sur internet) n’utilisait pas la nouvelle plateforme Facebook Live Video, sans doute encore en rodage…  

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L’assemblée au « meetupF8» de Paris 

Devant un parterre de journalistes, développeurs et partenaires ; Mark Zuckerberg articula donc la mission de Facebook : permettre à tout le monde de tout partager avec n’importe qui. « Tout le monde » doit pouvoir avoir accès à internet, d’où les nombreuses initiatives du réseau social (drones, antennes relais plus performantes, accès gratuit aux services basiques…) pour réduire les coûts d’accès, améliorer la couverture et convaincre les 3 milliards de personnes non connectées de rejoindre le réseau.

« Tout partager » c’est permettre de partager des contenus de plus en plus riches et immersifs, depuis la photo à la vidéo à la captation à 360°. « Avec n’importe qui » c’est la possibilité de partager différentes choses avec des cercles différents, depuis sa famille et ses amis jusqu’à ses fans et relations plus éloignées, par l’intermédiaire des différentes applications du groupe (Messenger, Instagram, Whatsapp…). 

Cette mission s’inscrit dans une roadmap à 10 ans qui passe par l’extension de l’écosystème de Facebook, de ses différents produits (dont la recherche et la vidéo) et de technologies comme l’accès à internet pour tous, l’intelligence artificielle et la réalité virtuelle ou augmentée. 

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Dans le domaine de l’I.A. : modules en open source

Facebook multiplie les applications concrètes, depuis « moments » qui classe les photos et identifie les personnes, à son traducteur qui comprend le langage SMS, au flux d’actualité, son algorithme de classement ou plus récemment l’outil de description automatisé des photos pour malvoyants. L’entreprise a annoncé à f8 mettre à disposition en « open source » certains des modules d’IA – matériel et logiciel – issus notamment de son laboratoire FAIR. 

Deborah Liu, la directrice de la gestion produit, rappela ensuite les nombreux atouts de la plateforme Facebook : 1,6 milliard utilisateurs, 9,5 milliards de dollars reversés aux développeurs qui sont à 70% basés en dehors des Etats-Unis, plus de 90 langues supportées. Pour continuer à les séduire de nouveaux outils logiciels sont proposés, comme « Account kit » qui simplifie la procédure d’inscription en utilisant un email ou un numéro de téléphone, ou les « people insights » pour mieux connaître l’audience de son application via des informations démographiques (anonymes). Les éditeurs de site web n’ont pas été oubliés, avec le nouveau bouton « sauver sur facebook » pour mettre de côté un contenu ou le « plugin de citation» pour partager un extrait d’article en un clic. Enfin le service « instant articles » est maintenant disponible pour tous les propriétaires de pages facebook, permettant la lecture directe des contenus dans l’application Facebook sans passer par le navigateur – et sans sortir du réseau social. 

Messenger ouvre la porte aux bots, « intelligents » ou non 

Autre front pour Facebook : la messagerie instantanée. Messenger, l’application développée en interne, compte à présent 900 millions d’utilisateurs actifs, contre plus de 1 milliard pour Whatsapp acheté en 2014. Plus de 60 milliards de messages sont à présent échangés chaque jour sur ces deux applications, soit trois fois le volume maximal atteint par le SMS.

Face à ce succès, Facebook tente depuis un an de transformer Messenger en une plateforme à part entière. Le but est de l’imposer comme point d’entrée alternatif sur le mobile pour les marques et les médias, face aux points d’entrée traditionnels contrôlés par l’opérateur mobile (les services vocaux ou SMS) ou Apple et Google (les applications). L’année dernière le groupe avait annoncé le service « entreprises sur messenger » permettant aux sociétés de dialoguer avec leurs clients. Cette année Facebook a dévoilé la « plateforme messenger » permettant de développer des « chat bots » pouvant dialoguer avec les utilisateurs pour leur proposer de nouveaux services sans installer d’app, visiter un site web ou appeler un serveur vocal. 

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30 entreprises ont déjà pu prendre en main la plateforme et développer leurs propres « bots », disponibles dans un « appstore » dédié, dont CNN ou le Wall Street Journal,. Concrètement, Facebook met à disposition des développeurs une API permettant d’envoyer et recevoir de façon automatisée des messages (ave texte, images ou vidéos) aux utilisateurs Messenger depuis une application hébergée sur un serveur. L’utilisateur doit toujours être à l’origine de la prise de contact; l’application peut ensuite répondre à sa demande via des « éléments conversationnels », listes visuelles de commandes pouvant être comprises par le bot.  

Facebook souhaite ainsi éviter l’utilisation de mots clé en mode « ligne de commande » comme on le connaissait déjà dans le mode du SMS (« envoyez 1 pour voter pour Loanna ») en proposant des écrans type se présentant sous forme de « cartes » à choix multiples. Dans le cas de CNN, l’utilisateur peut ainsi consulter la liste des titres d’actualité, avec pour chacune la possibilité de demander un résumé dans Messenger ou être redirigé vers une page web. Il peut également saisir un mot clé pour obtenir une sélection d’actualités correspondantes. Certaines applications peuvent proposer des messages en « push » pour suivre l’actualité 

Messenger n’est pas la première application de messagerie à proposer ce type d’intégration ; outre les services SMS+ lancés au début des années 2000, WeChat ou Telegram proposent déjà leurs propres bots depuis plusieurs années. Microsoft a aussi annoncé une plateforme pour son service Skype le mois dernier lors de la conférence Build, et il ne serait pas étonnant que Google face de même lors de sa conférence Google I/O. 

Ces nouvelles plateformes vont favoriser l’émergence de nouveaux acteurs prêts à fournir des « solutions conversationnelles » clés en main aux marques et aux médias, ce qui provoquera l’arrivée d’une vague de « bots » de marques dans les services de chat. Le risque principal est que la plupart se révèlent d’une intelligence très moyenne, incapables de comprendre les questions qui leurs sont posées ou d’apporter un réel bénéfice aux utilisateurs, se contentant de renvoyer ceux-ci vers les outils existants que sont le site web ou l’application.  

Facebook a bien compris ce risque et met à disposition des développeurs sa plateforme de bots intelligents « wit.ai », issue du rachat de la startup du même nom en 2015. Celle-ci permet aux utilisateurs de discuter avec un bot en langage naturel, et à celui-ci de prédire les actions à exécuter ; elle se rapproche du « bot framework» annoncé par Microsoft le mois dernier. Au cours de sa seconde keynote Facebook a aussi démontré les possibilités de conversation vocale avec un bot intelligent, en combinant reconnaissance vocale, reconnaissance d’image et analyse du langage naturel. 

Facebook Live Video, un pas de plus vers la Facebook TV 

Autre centre d’intérêt pour Facebook, la vidéo en direct. En Janvier le réseau social avait étendu la fonctionnalité de diffusion en direct à l’ensemble de ses utilisateurs. Ceux-ci peuvent maintenant se filmer depuis leur mobile et diffuser la vidéo à leurs amis ou à leurs fans en direct. Constatant que ces vidéos génèrent 10 fois plus de commentaires que les vidéos à la demande, et que certaines attirent des audiences supérieures à celle d’une émission TV, Mark Zuckerberg a décidé en Février de passer la vitesse supérieure et a multiplié par dix la taille de l’équipe en charge de la plateforme. 

 live

Cette montée en puissance s’est déjà traduite par l’arrivée de nouveaux lecteurs vidéo, permettant aux spectateurs d’exprimer leurs émotions comme sur Périscope, ainsi que par une meilleure visibilité des émissions en direct sur le site et dans les applications Facebook. Cependant la diffusion des vidéos ne pouvait se faire que depuis une application mobile. A F8 la société a donc annoncé ouvrir sa plateforme Live Video pour permettre la diffusion de vidéos en direct par exemple depuis une caméra portative, un drone ou une régie TV, le tout via une nouvelle API  

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Pour l’instant seuls les éditeurs vérifiés et certains développeurs pourront utiliser cette possibilité. Parmi les premiers partenaires, Buzzfeed (qui a attiré la semaine dernière plus de 800.000 spectateurs pour l’explosion d’une pastèque) prépare un concept de jeu télévisé diffusé depuis ses locaux autour du monde. CNN de son côté s’est intéressé à la possibilité de communiquer avec son audience pendant la diffusion, et d’intégrer les réactions dans le flux vidéo. 

Facebook n’oublie pas la vidéo à la demande et a annoncé un nouvel outil de gestion des droits permettant aux éditeurs de contrôler l’utilisation de leurs contenus et d’empêcher le « freebooting », la publication sauvage de vidéos récupérées sur d’autres services – pratique qui contribua au décollage de la vidéo sur le réseau social.  

En outre la vidéo bénéficie des avancées de l’intelligence artificielle. Facebook proposera prochainement la possibilité d’ajouter des sous titres automatiquement à une vidéo via la reconnaissance vocale, d’identifier quelles personnes apparaissent et à quel moment dans un clip via la reconnaissance facile, ou d’identifier toutes les diffusions Live d’un même évènement pour proposer une fonction « multicam ». 

Facebook investit ainsi massivement pour attirer les professionnels du secteur de la vidéo sur sa plateforme, allant même jusqu’à en rémunérer certains. Pourra-t-il s’imposer face aux acteurs établis comme Youtube ou Twitch ? Tout dépendra de sa stratégie de monétisation, qui reste à préciser. 

La réalité virtuelle et augmentée, étape ultime ? 

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Dernier sujet, et pas des moindres, de la conférence f8 : la réalité virtuelle et augmentée. Beaucoup de choses se sont passées depuis le rachat d’Oculus il y a 2 ans, avec tout d’abord la sortie d’une nouvelle version du casque « low cost » Gear VR en 2015. Plus de 2 millions d’heures de vidéos 360° ont déjà été visionnées par les utilisateurs

Le lancement commercial du premier casque grand public Oculus Rift ensuite, proposant 50 « expériences » de réalité virtuelle. Ce casque propose une meilleure immersion grâce à un système de suivi des mouvements de la tête ; de nouvelles manettes « Oculus touch » seront mises en vente dans les prochains mois pour une meilleur interaction avec l’environnement virtuel. Mark Zuckerberg a indiqué qu’il ne s’agissait que de la première version ; d’autres seront lancées pour bénéficier des progrès en termes de miniaturisation, avec pour objectif ultime (dans 10 ans ?) de proposer un casque de réalité virtuelle et augmentée de la taille d’une paire de lunettes de soleil. Dès lors certains appareils n’auront plus lieu d’exister, le PDG de Facebook indiquant par exemple qu’un téléviseur (qui permet à plusieurs utilisateurs de regarder une vidéo en même temps) ne sera plus qu’une simple application à 1$  

surround360 

Outre les casques Facebook investit aussi à l’autre bout de la chaîne pour améliorer les outils de production de contenus immersifs, et en particulier la capture vidéo. La société a ainsi présenté Facebook Surround 360, un prototype de caméra filmant en 3D et à 360° associé à un logiciel de « stitching ». Cette caméra peut produire des contenus à 8K par œil, pouvant ensuite être diffusés via un protocole de streaming spécifique (et une connexion internet très performante, on imagine) vers un casque VR. La caméra elle-même ne devrait pas être commercialisée, Facebook prévoyant den publier les spécifications et le code source cet été pour que d’autres les utilisent – sous réserve de pouvoir acheter les 30.000 $ de composants nécessaires. L’approche choisie par le réseau social s’approche de celle de Google et de son design de caméra « Jump » annoncé au dernier Google I/O. 

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Mais l’un des principaux objectifs de recherche de Facebook dans la réalité virtuelle, qui la relie au réseau social et à ses initiatives dans l’intelligence artificielle et la diffusion vidéo,est de perfectionner la « présence sociale virtuelle » : avoir le sentiment d’être en présence d’autres personnes dans la réalité virtuelle, alors qu’elles ne sont pas présentes physiquement. Une large part de la keynote du mercredi soir était consacrée aux différentes expérimentations dans la « VR sociale ». Une démo montrait ainsi deux personnes situées à deux endroits différents et équipées d’Oculus Rift, échanger dans un espace virtuel, chacune étant représenté par un avatar et une paire de mains. Elles pouvaient ainsi collaborer mais aussi se « téléporter » dans des photos à 360° et même prendre des « selfies » du paysage et bien sûr les poster sur Facebook. 

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L’un des responsables de la R&D d’Oculus présentait ensuite les challenges de la « présence sociale virtuelle ». Il faut pouvoir capturer les émotions des participants, pas seulement au niveau de leur visage (ce qui est compliqué quand on porte un casque) mais également au niveau de leur corps pour comprendre le « langage corporel ». Il faut pouvoir ensuite diffuser ces émotions en direct et les reproduire auprès des autres participants pour qu’ils puissent en comprendre les subtilités. Enfin, il faut pouvoir implémenter la « prédiction sociale », c’est-à-dire la possibilité pour le système d’anticiper un mouvement ou une intention afin de pallier les délais de transmission des données via internet.

Alors il sera possible pour les utilisateurs du futur ‘Facebook VR’ d’avoir le sentiment d’être en présence de proches ou inconnus situés à l’autre bout du monde, afin peut-être de ne plus jamais en sortir ? 

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Journaliste, dis-moi ton modèle économique, je te dirai qui tu es

Par Damien Van Achter, fondateur du lab.davanac, co-fondateur de l’accélérateur de start-up NEST’up, professeur invité à l’IHECS. Billet invité.

Nous, journalistes, qui nous prétendons « indépendants », savons-nous seulement qui paie nos salaires et nos piges ? Assurément pas nos rédacteurs en chef, qui tout chefs qu’ils sont, ne président pas nos conseils d’administration. Qui sont donc les véritables pilotes de nos médias ?

Poser la question du « pourquoi », c’est poser la question du modèle économique. Et pour trouver un bon modèle aujourd’hui, il faut donner une plus-value perceptible pour le « end-user », le citoyen (l’aspect communauté, les commentaires, etc). Des exemples commencent à apparaître de médias qui, parce qu’ils adoptent des process semblables aux startups, trouvent leur modèle grâce ces end-users et aux conversations que les journalistes entretiennent avec eux, combinée à une forte diversification des revenus.

Liens vagabonds : Facebook, Twitter, la guerre de la vidéo live

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« Netflix, ben c’est de la télé ! »

La claque ! Mon accompagnatrice de Reed Midem n’en revient pas. Ces jeunes venus de plusieurs pays européens* et d’Australie ne ressemblent vraiment pas aux autres festivaliers. Et pourtant cette trentaine d’étudiants en média, audiovisuel, entertainment, cinéma, … est spécialement invitée au MIPTV, cette semaine à Cannes, pour découvrir le métier.

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Résultat : je devais leur faire un speech, j’ai passé mon temps à les écouter !

Et jamais le fossé des usages médias ne m’a paru aussi grand !

Qui a regardé la télé hier ?

  • Personne

Qui était sur YouTube ?

  • Les trois quart d’entre eux

Sur Snapchat ?

  • Pareil

Sur Instagram ?

  • Tout le monde

Qui s’informe sur Facebook ?

  • Tout le monde

Allez-vous sur les sites de médias tradis ?

  • De temps en temps, pour vérifier ou creuser un point

Pour vous, Netflix c’est de la télé ?

  • Ben oui, bien sûr, pour tous

Quelle est votre part de conso TV non linéaire et à la demande ?

  • Bien plus de 50%, pour tous

C’est quoi la TV pour vous ?

  • Un terminal, un écran, comme un autre

Que regardez-vous sur mobiles ?

  • Tous les formats vidéos, courts et longs

Qui créé, produit et diffuse au moins une vidéo par jour ?

  • Tout le monde !

Etc…

Bon, rien qu’un échantillon d’étudiants entre 20 et 25 ans ! Mais tout de même !

Les chiffres confirment !

Eurodata TV Worldwide (Médiamétrie) a confirmé à Cannes ce sentiment : l’an dernier, le temps télé des jeunes a encore diminué de 10 minutes par jour par rapport à 2014 (moyenne sur 88 pays.)

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Au Danemark, me confie une responsable de l’audiovisuel public, la chute a atteint 30% en un an dans la tranche 12 à 20 ans. En Grande Bretagne, elle s’est limitée à 7%. Mais aux Etats-Unis, les jeunes regardent déjà deux fois et demi plus la vidéo que la télévision, où la moyenne d’âge continue d’augmenter : 45% a plus de 65 ans.

L’exemple de l’e-Sport

Passé complètement hors des radars des télé ces dernières années, les compétitions en ligne de jeux vidéos sont en train d’exploser et rassemblent des dizaines de milliers de jeunes dans des enceintes de spectacles. Avec 300 millions de fans dans le monde et des milliards de vidéos vues chaque mois, l’audience est en passe d’égaler celle des plus grands sports US, en « ringardisant » les vieux médias.

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« C’est aussi une discipline où les fans sont ou deviennent les stars », note Peter Warman, CEO de Newzoo, cabinet d’études dans les jeux vidéos. Tout le monde le sait : la plus grosse chaîne YouTube dans le monde est celle d’un jeune suédois PewDiePie, qui a commencé depuis sa chambre à coucher d’où il commente toujours les compétitions.

Et pour la « génération Z », c’est encore pire !

Cette nouvelle vague de jeunes de 15 à 25 ans, qui arrive derrière celle des millenials, « consomme énormément de médias, mais surtout en produit des quantités phénoménales », décrit Margaret Czeisler, de l’agence Wildness.

Représentant déjà 35% de la population mondiale, « ils sont les nouveaux catalyseurs de cette révolution culturelle qui modifie la manière dont les gens se comportent et communiquent ». 

Avec Snapchat et SoundCloud (l’Instagram de la musique) ils produisent chaque jour des contenus pour se forger une identité dans leur propre époque. Un sur 5 publie même de la poésie une fois par semaine. Leur valeur cardinale, nous dit Wildness, est d’être honnêtes avec eux-mêmes. Arrêtant d’avoir peur de paraître normaux, ils sur-jouent l’authenticité, la créativité, l’indépendance, l’aventure, l’acceptation de l’autre.

Nouvelle relation avec les stars

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Ayant accès à un volume faramineux de contenus, ils privilégient bien sûr le streaming, la SVoD, et YouTube mais rejettent la pub. Il ne font pas que regarder, ils collaborent et n’hésitent pas à échanger directement avec leurs stars qui a 92% … leur répondent. Et sollicitent même leur avis.

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« La nouvelle star YouTube a une relation réelle et personnelle avec ses fans ».

Loin des lointaines et intouchables vedettes et divas, chères à … Cannes !

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* Ces étudiants venaient notamment de Grande Bretagne, Autriche, Hollande, Grèce et Australie.

 

 

 

 

 

 

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Twitter a dix ans et nous adorons le détester

 

Par Clara Schmelck, journaliste médias à Socialter, billet invité

Nid dalgorithmes incontrôlables, infomédiaire menaçant la souveraineté des médias, volatile hasbeen dépassé par Snapchat : en dix ans, Twitter est devenu le réseau social quon adore affubler de noms doiseaux, comme si nous désespérions des outils que nous utilisons désormais quasi tous pour informer.

En 2016, le site social lancé par Jack Dorsey revendique 320 millions d’utilisateurs actifs mensuels, dont 254 millions hors des Etats-Unis. Un taux stagnant, bien que Twitter fasse gonfler les statistiques d’audience en insistant sur le fait qu’un milliard d’internautes voient des pages Internet où sont incrustés des tweets.

Mais le titre a perdu 80% de sa valeur depuis décembre 2013, juste après son introduction en Bourse. Dix ans après l’envol de l’oiseau bleu, 17% des Français sont inscrits sur ce réseau social, qui obtient un taux de pénétration de 24% chez les 15-24 ans, et de 23% chez les 25-34 ans, soit près d’un quart des jeunes. Et pourtant, l’enthousiasme du début de la décennie a perdu son plumage. Twitter est de plus en plus massivement perçu comme un outil vide de sens qui enferme dans une relation de dépendance à la technologie. Une impression imprimée de craintes multiples.

Dépendance à la technologie

Le modèle de fonctionnement de Twitter s’appuie sur la technologie de la data et des algorithmes. Or, l’idée d’être un usager numérique qui est d’abord une grappe de données livrées au calcul des machines vient contrarier le principe de liberté individuelle.

Surtout, l’hypothèse que certaines de nos informations et de nos idées supposent pour leur extraction, leur traitement et leur diffusion par une plateforme tierce qui ne pourrait exister sans la technologie des algorithmes, « Ces véritables boîtes noires dont personne ne connaît le fonctionnement qui non seulement trient mais choisissent et distribuent linformation », comme le rappelle Eric Scherer dans un entretien début mars à l’hebdomadaire Le 1, a de quoi nous interpeller.

Reprendre la main sur les algorithmes

Comment l’humain peut-il reprendre la main sur ces nouveaux filtres automatiques ? Verra t-on demain des « responsables des algorithmes », à savoir des gens chargés de faire l’interface entre les systèmes techniques et ceux qui les utilisent, d’établir sur Twitter une discussion régulatrice entre les machines, les médias et les lecteurs ? Tant que Twitter n’aura pas imaginé de solution pour rendre à l’utilisateur la maîtrise des algorithmes, la défiance populaire persistera.

Non seulement Twitter se permet de choisir linfo qui vient à nous, mais, plus hitchcockien que jamais, le volatile est entrain de se constituer tel un géant invisible qui aspire linformation conçue et produite par les médias.

hitchcock

Infomédiaire vs. souveraineté des médias

Dans une tribune parue début mars dans la Columbia Journalism Review intitulée « La fin du monde tel que nous le connaissons : comment Facebook a avalé le journalisme », et reprise par Le Monde, Emily Bell, directrice du Tow Center for Digital Journalism, à New York, et ancienne patronne des activités numériques du Guardian, met en garde les médias face à l’essor des réseaux sociaux comme intermédiaires de distribution qui, estime-t-elle, détraquent leur écosystème.

A la place de chaînes TV et de journaux, des milliards de pages Web de contenus épars se trouvent « réintermédiés », c’est-à-dire ré-agencés avec une méthode dépendent désormais de la plate-forme de distribution. Conséquence : le réseau social est devenu un infomédiaire, qui met en place des dispositifs de lecture de la presse « pluggés » sur sa plateforme, au risque que certains articles soient pourvoyeurs de trafic sur Twitter plutôt que sur les sites dont ils sont issus.

Twitter est ainsi entrain d’aspirer la presse d’information en ligne au point de remettre en question l’existence autonome des médias qui produisent et signent des contenus d’information. De surcroît, en devenant plus puissants que les médias, les infomédiaires encouragent la concentration des entreprises de médias, aux dépends de la pluralité de la presse : des empires médiatiques, tels Bolloré, Lagardère ou Drahi en France se justifient aisément d’être bâtis pour faire bloc contre les géants GAFA américains.

Usage « médias-friendly »

Cependant, un nombre croissant de médias de petite portée en terme d’audience, locaux ou alternatifs pourraient se servir de la puissance de l’infomédiaire Twitter pour s’intégrer au maillage de l’information. 140 caractères composés tels une accroche attirent des lecteurs vers l’article d’un site qui resterait confidentiel sans le relais du média social.

On peut également penser qu’il existe un usage de Twitter qui soit « Médias-friendly ». Avec son hashtag qui trie et indexe les informations, Twitter est, en plus d’un outil de veille et d’être finalement une agence de presse gratuite mondiale et personnalisée, un moteur de recherche efficace, à condition qu’il soit utilisé dans l’esprit de lire les médias eux-mêmes. Il offre en outre la possibilité de remarquer rapidement plusieurs points de vue sur un même événement, et d’interagir de manière intuitive sur un sujet d’actualité. Il convient alors de le voir commun moyen technologique par lequel nous produisons et pensons l’information, et non comme un service qui distribue l’information.

Twitter, dépassé ?

Enfin, le jaune de Snapchat serait-il le nouveau bleu de Twitter ? Seuls 3 à 4% de français sont inscrits sur Snapchat, et pourtant, le réseau jouit d’une notoriété de 39 à 41%. (Source : enquête d’Aura Mundi, décembre 2015). Avec Story, les utilisateurs de Snapchat, éditeurs compris, peuvent compiler de manière chronologique les snaps d’une journée, ce qui permet à leurs abonnés d’avoir une revue accessible pendant 24 heures. De quoi séduire les médias, le WSJ et MétaMédia parmi les premiers.

Reste à voir si n’importe quel réseau social à venir sera à même de devenir un phénomène de société comme l’est Twitter depuis ses débuts grâce à son hashtag, véritable liant social.

Explicite, original et parfois teinté d’humour, le mot-dièse porte la part la plus expressive d’un tweet, et devient même le mot le plus important quand il vise à dénoncer une situation politique où la liberté d’expression est menacée ou bafouée. Si Twitter est devenu un vecteur incontournable de sensibilisation à la lutte pour la liberté d’expression, et même un outil de subversion dans des pays où l’internet est soumis à une surveillance permanente, cela tient sans doute aussi à la force du signe dièse à incarner une démocratie qui se conquiert de plus en plus à travers les médias sociaux.

C’est ainsi que Twitter est l’endroit où sont nés, ou été amplifiés, quelques grands mouvements sociaux contemporains, des printemps arabes, en passant par #PorteOuverte, lancé par un journaliste pour accueillir chez soi des rescapés des attentats de Novembre à Paris. Un signe, aussi, que l’humain est toujours capable de s’approprier ce qui paraît lui échapper.