Journalisme collaboratif: quelques bonnes questions

« Hack the news », pirater, ou plutôt changer l’info : beau thème d’une des sessions du week-end à la conférence SXSW à Austin au Texas.

Dans notre secteur qui voit surgir de nouveaux outils et de nouvelles pratiques, Ian Katz, deputy editor et Jemima Kiss, journaliste médias numériques au Guardian ont posé de bonnes questions :

Alors que partout diminuent les ressources éditoriales, quel équilibre trouver entre « curation » (tri sélectif et édition de contenus tiers) et reportage original ?

Qui embaucher ? Des journalistes ou des « community managers » ?

Katz précise que les dernières embauches du Guardian ont toutes concerné des community managers.

Quand faut il coopérer avec les autres médias ou plutôt rester en concurrence ?

Depuis leur collaboration sur les fuites Wikileaks, le Guardian s’est mis à travailler très souvent avec les rédactions d’El Pais et du Spiegel. Moins avec Le Monde (ressources d’investigation assez faibles) et rarement avec le New York Times (trop concurrent : la moitié de son audience de 35 millions de visiteurs uniques est aux US !).

Comment bien associer la passion de l’audience et l’autorité de la rédaction ?

Quel support de publication privilégier ?

Son propre média, Twitter, Tumblr ? Les rédactions doivent-elles s’inquiéter de voir certains de leurs journalistes plus actifs sur les médias sociaux que pour leur propre compte ?

C’est semble-t-il le cas chez NPR où Andy Carvin, réalise, de l’avis général la meilleure couverture/curation des révolutions arabes sur …. Twitter (@acarvin).

Quel équilibre trouver entre précipitation et retard sur l’info ?

Sur le Moyen Orient, le Guardian met toutes ses ressources sur l’actu chaude et les longs papiers d’analyse mais doit abandonner les papiers intermédiaires. De très loin, l’essentiel de son trafic va sur le « live blogging » (jusqu’à 500.000 visiteurs uniques par jour sur un total de 2 à 3 millions pour l’info)

Que peuvent apprendre les jeux vidéo en réseau à la production collaborative de l’info ?

Pour définir ce nouveau journalisme collaboratif, certains parlent, aux USA, de journalisme en réseau (networked journalism) ou de journalisme mutualisé, j’utilise celui le terme de journalisme augmenté.

Comment mieux associer journalistes et techniciens ?

Le Guardian dispose d’une équipe de 40 développeurs dédiés notamment à la création artistiques, au design et au packaging de l’info.

En bref, à quoi l’info doit elle désormais ressembler ?