Liens vagabonds : Le casse tête du remplacement de la redevance audiovisuelle

À RETENIR CETTE SEMAINE : 

La réforme de la redevance fait débat - Alors qu’elle est étudiée depuis jeudi à l’Assemblée Nationale, le Conseil Constitutionnel pourrait même censurer la mesure.  Si cette dernière vise à remplacer “une ressource dédiée par un financement par le budget de l’Etat”, dans le cadre de la protection constitutionnelle de l’indépendance de l’audiovisuel public, il pourrait alors y faire barrage. Un financement par le budget de l’Etat entraînerait en effet une volatilité des financements et de multiples conséquences notamment sur la force du service public. Un tel système pourrait aussi pousser le service public français à recourir à plus de publicité, et son image internationale pourrait en pâtir s’il est vu comme un média d’Etat. Enfin, son indépendance éditoriale pourrait être compromise si une émission critique peut mener à une potentielle coupe budgétaire. 

Malgré les arguments avancés par l’Etat pour rassurer le service public, le passé ne plaide pas en sa faveur. Les subventions de l’Etat pour l’audiovisuel public avaient déjà baissé ces dernières années, pour un montant d’1,1 milliards d’euros en moins entre 2011 et 2022. De plus, son Contrat d’Objectif et de Moyen (COM), qui vise à donner de la visibilité aux entreprises publiques, n’a pas été respecté. 

Un rapport de l’inspection générale des finances et de l’inspection générale des affaires culturelles recommande au gouvernement de mettre en place une commission garante de l’indépendance financière de l’audiovisuel. Cette commission pourrait expertiser les besoins de service public, mais aussi décourager les coupes budgétaires arbitraires et rendre contraignant les changements de trajectoires financières. Gabriel Attal, ministre chargé des comptes publics, s’est quant à lui exprimé en faveur de la proposition de la majorité présidentielle : déposée par la cheffe de file des députés marcronistes Aurore Bergé, elle vise à proposer une fraction de la TVA à l’audiovisuel public, pour un montant d’environ 3,5 milliards d’euros.

À la télévision, la diversité recule - Cette semaine, l’Arcom a publié son rapport annuel sur la représentation de la société française dans les médias audiovisuels. L’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique s’est penché en janvier et novembre 2021 sur les programmes de 19 chaînes. Résultat : les personnes “non blanches” ne représentent que 14% du temps d’écran dans les programmes visionnés, un résultat en baisse par rapport à 2020 (16%). 

Seraient mis en cause la faible proportion de ces personnes dans l’information et sur les chaînes d’information en continu où on ne les retrouve qu’à 10% contre 15% sur les chaînes historiques et 16% sur les chaînes thématiques. Quant à la présence des femmes à l’écran, elle demeure stable  à 39 % (38 % en 2020) et donc toujours loin de 52% de la population française féminine. Une présence néanmoins plus importante sur les chaînes historiques (TF1, France 2, France 3, France 5, Canal+ et M6) où elles atteignent un score de 44%. Finalement, les personnes en situation de handicap, qui représentent 20% des Français, ne sont présents à que 0,8% du temps (0,6% en 2020). 

Tiktok, encore interrogé sur la protection des données de ses utilisateurs - Le mois dernier, une enquête de BuzzFeed News relançait les accusations de risque d'espionnage par la Chine des données des utilisateurs américains de Tiktok. Lundi, c’est un rapport publié par une firme de sécurité australo-américaine qui remet le couvert. Alors que le responsable monde de la sécurité de l’application quitte son poste et qu’un nouveau département chargé de gérer les données utilisateurs est créé, le réseau social reste vivement critiqué. 

Le rapport de lundi montre en effet que Tiktok ne donne pas la priorité à la confidentialité et que les informations collectées ne sont pas nécessaires au fonctionnement de l’application. La version IOS 25.1.1 disposerait même d’une connexion par serveur à la Chine continentale, qui est nullement expliquée. L’application est également ciblée par plusieurs sénateurs américains, qui réclament l’ouverture d’une enquête, et ce malgré les efforts de Tiktok de prouver qu’aucune donnée américaine n’est transmise au pouvoir chinois. Le réseau social se défend en avançant que son adresse IP se trouve à Singapour, et que le trafic réseau ne quitterait pas la région. Un projet, appelé Texas Project, est en cours pour extrader les données des utilisateurs américains vers la société américaine de gestion des données Oracle afin de sécuriser les données et surtout les rendre inaccessibles depuis la Chine.

Cette semaine en France

3 CHIFFRES

1,3 millions - c’est le nombre d’abonnés Netflix perdus aux Etats-Unis et au Canada ces trois derniers mois 

52% - c’est la proportion des gamers qui considèrent que le métavers va révolutionner l’industrie du jeu vidéo 

39,4 millions - c’est le nombre d’auditeurs radio pour la période avril-juin, un chiffre sous la barre des 40 millions pour la deuxième fois en 20 ans

LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE

Infographie: Streaming vidéo : le potentiel demeure important | Statista Vous trouverez plus d'infographie sur Statista

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