Réalité augmentée : nos enfants grandiront avec cette interface. Reste à en écrire le dictionnaire

« La réalité augmentée va tout emporter« , martèle à qui veut l’entendre Meron Gribetz au MIT où il est venu chercher des développeurs. « L’AR remplacera tous les écrans, le mobile, la tablette, l’ordinateur et la TV », assure le fondateur de Méta, l’un des trois principaux acteurs américains de l’AR (avec Microsoft/Hololens et Magic Leap).

« Nos enfants vont grandir avec cette nouvelle interface. Mais avant cela, il nous faut écrire son dictionnaire d’interactions », prévient Gribetz qui entend rapidement doubler son staff de 120 personnes dans la Silicon Valley. D’où son appel aux développeurs. « Car il ne faut en aucun cas copier/coller la grammaire actuelle des écrans »

Alors l’AR deviendra « le système d’exploitation de l’esprit » car elle définira un nouveau rapport au monde, « stimulera notre imagination et nous aidera à penser différemment », explique ce jeune homme de 31 ans formé à l’informatique et aux neuro-sciences à Columbia et au ministère israélien de la Défense.

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Plus d’écrans d’ordis chez Meta, plus de souris

Avant son utilisation grand public, Meta va porter ses efforts sur des utilisations B2B : outils de productivité, architecture, design collaboratif, aéronautique, santé...

Et dans quelques mois, « en mars, la société supprimera tous les moniteurs extérieurs de ses employés ainsi que les souris », confirme Gribetz à Méta-Media en marge des journées EmTech à Cambridge près de Boston.

Il leur faudra toutefois porter un casque qui permettra de déposer des couches d’informations numériques dans leur champ de vision du monde réel, dont ils ne seront pas séparés comme dans la réalité virtuelle (VR). Se fondant dans la réalité ambiante, l’AR crée l’illusion d’objets solides ou de personnages autour de nous. Spatialisant leurs pensées, les employés de Méta auront donc leur bureau virtuel et leurs Google docs ouverts autour d’eux dans l’espace. « Ils danseront dans les données ! ».


Méta-information au dessus de la réalité

« Nous passons donc de l’écran, du rectangle abstrait, qui sont les interfaces du passé, à une interface graphique spatialisée« . L’AR met les choses autour de nous, réduit l’abstraction, utilise la voix et le corps. C’est une interface naturelle, qui ne nécessite quasiment aucun apprentissage, et que ma grand-mère comprend facilement ».   

« Tout l’effort de Meta est donc dans les logiciels, les hologrammes, dans la fourniture de contenus volumétriques, et non dans le hardware qui deviendra vite une denrée banale. L’intelligence artificielle va y entrer. D’ici deux à trois ans, le casque encombrant sera remplacé par de simples lunettes que vous mettrez le soir en rentrant chez vous, par exemple, pour vous divertir ou vous informer ».

Hold the world in your hands. #AR #Meta2 #shotthroughmeta #shotoniphone #nofilter

Une vidéo publiée par Meta (@metaglasses) le

« Avec cette techno, les comédiens seront dans votre salon, marcheront sur votre table. Ce sera la fusion du théâtre et du cinéma ! ».

Finie l’isolation par le mobile !

Gribetz estime qu’il faudra « une décennie pour cette nouvelle interface cannibalise le mobile ». « Mais au moins, ajoute-t-il, les gens seront libérés de leur addiction, ne seront plus crispés, seuls sur leur petit téléphone, et seront moins éloignés les uns des autres. Finie les notifications, les pop-ups. Leur attention sera beaucoup plus fluide, la surcharge informationnelle allégée ».  

Loin des Google Glass et de leur interface 2D, L’AR mélange le monde réel et l’imagination dans un continuum, efface les frontières entre perception du monde physique et présentation numérique.

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Avec Meta, « il est possible de manipuler les hologrammes devant soi, le champ de vision du casque est de 90° (contre 30° pour Hololens) et la visière est quatre fois plus grande ». Mais, avant d’en être bientôt affranchi, il doit encore être rattaché à un ordi, ce qui n’est pas le cas du casque de Microsoft.

Demain, l’AR indistincte de la réalité ?

Au MIT, les questions fusent : pourra-t-on plonger dans la réalité d’hier ? Gribetz sourit. Meta affirme être déjà la société de la Silicon Valley qui emploie le plus de neuroscientifiques.

« Dans quelques années, l’AR sera indistincte de la réalité », promet-il.

Le dispositif Meta 2 de « super vision » (interaction directe avec des hologrammes), déjà disponible en pré-commande pour 950 $, sera livré en début d’année prochaine. Meta compte parmi ses investisseurs de nombreux fonds, mais aussi Dolby, Lenovo et Tencent. En attendant le très convoité système de Magic Leap, c’est Microsoft qui vient d’annoncer la mise en vente dans plusieurs pays d’Europe, — dont la France–  de son casque-ordinateur Hololens. Destiné aussi essentiellement aux professionnels, il sera disponible fin novembre à plus de … 3.000 euros.

Et déjà des experts fantasment sur le prochain iPhone qui pourrait embarquer la réalité augmentée. Comme Robert Scobble qui parie sur un bloc de verre transparent permettant justement de voir … des hologrammes !

A suivre !

Voici une démo du casque Meta 2 faite à Paris il y a 10 jours à la conférence Hello Tomorrow.

Et une explication en images :

Wow ! These kids are smart ! Shoot d’intelligence artificielle au MIT

Toujours plus de neurones ! La concentration mondiale record de QI au m2 ne suffit plus au MIT. La prestigieuse université scientifique américaine met désormais le paquet sur l’intelligence artificielle, au cœur d’une nouvelle mutation, technologique et culturelle, qui dessine la société de demain. Après celle du mobile, celle de l’informatique pervasive.

A Cambridge, près de Boston cette semaine, j’ai eu la chance d’entrevoir quelques pépites lors de la conférence annuelle EmTech du MIT où PhD, post-doctorants, le plus souvent d’origine indienne ou chinoise, quasi toujours très jeunes, ont planché devant les capital-risqueurs internationaux sur des technologies émergentes triées sur le volet.

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Nous l’avions pressenti il y a deux ans. Mais cette fois c’est l’excitation générale ! L’AI (Artificial Intelligence) n’est plus marginale. Elle est presque devenue grand public. Et dans la Slicon Valley, c’est la course aux armements pour lancer des labos d’AI.

Grâce à l’essor faramineux de la puissance informatique et des données, elle est enfouie dans un nombre croissant de notre quotidien : travail, communication, santé, police, maintien de l’ordre, vie privée, art, … en prenant (ou pas) l’aspect de robots. Et surtout elle est financée à coup de centaines de millions de dollars par l’administration américaine ou chinoise.

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« Le rôle des humains va changer, assure Venkat Srinivasan, pdg de Rage Frameworks. A eux le design (ou la définition des problèmes), aux machines désormais l’exécution ».

C’est dans la société de l’information que l’AI et les technologies cognitives sont les plus prégnants aujourd’hui, notamment dans les progrès en matière de reconnaissance visuelle (images, objets, voix, écriture, gestes…), nous dit le nouveau patron de l’AI d’Apple, Ruslan Salakhutdinov, tout juste débauché de Carnegie Mellon.

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Voici quelques exemples (pas toutes liées à l’AI) :

Voir l’invisible

Le MIT MediaLab a développé une technologie dite « photographie femtoseconde » : la caméra qui voit dans les coins, à travers les murs et lit un livre sans l’ouvrir. EyeNetra, société indienne qui vient du MIT, développe ainsi un dispositif de diagnostic et de correction oculaire qui s’appuie sur des smartphones.

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Capter l’énergie cachée dans l’air

Il est désormais possible, nous explique, Shyam Gollakota, de l’Université de Washington, de se passer de batterie, en absorbant et reflétant l’énergie (certes faible) contenue dans les ondes (wifi, 4G, blutooth, TV…) notamment pour alimenter l’Internet des objets peu gourmand. Une affiche dans la rue pourra ainsi envoyer des informations ou de la musique. C’est une connectivité portable, voire jetable à coût quasi nul. Demain une antenne wi-fi pourra aussi être implantée dans une lentille de contact bionique.

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Imprimer des batteries flexibles à la demande

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Christine Ho propose elle de nous faire imprimer prochainement des batteries flexibles qu’on pourra placer n’importe où.

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Fabriquer son propre nuage pour disposer d’eau

L’université de Nankin développe un générateur de vapeur à partir d’énergie solaire qui absorbe l’eau de l’air pour en produire jusqu’à 10 litres par m2 exposé.

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S’aider d’un coach virtuel pour parler en public

Possible aussi désormais d’améliorer son charisme par ordinateur via ROC Speak où un caractère en 3D vous guide pour vous améliorer.

Intéressant pour les entretiens d’embauche, les prises de parole en public, les négociations commerciales ou les personnes atteintes dy syndrome d’Asperger.

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=> Testez-le !

Faire parler le langage des signes via une animation

L’appli gratuite permet HandTalk de transformer en langage des signes votre voix ou votre site web. Mais comme c’est un jeune brésilien qui l’a conçue : elle n’est disponible pour l’instant qu’à partir de la langue portugaise. Google fait toutefois déjà partie de ses partenaires…

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Proposer un CV sans photo et sans nom à la Tinder pour un recrutement basé vraiment sur les compétences

Déjà 300 entreprises se sont inscrites sur la plateforme de recrutement Blendoor qui masque noms, photos et dates des candidats.

And more…

Le constructeur automobile chinois NextEV assure lui « construire des robots qui ressemblent à des voitures ». Facebook a confirmé ses prochains tests des prochains mois pour sa solution Terragraph de couverture wi-fi très haut débit (1 giga pour tous) en milieu urbain (dans la bande des fréquences 60 GHz), et ses travaux sur ses prochaines solutions de connexions par laser (elle peut cibler aujourd’hui une pièce de monnaie à 18 km !) et par avion solaire (Aquila) qui pourra rester à très haute altitude 3 mois en l’air et à plus long terme par la lumière.

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En ce moment donc, dans les secrets des labos et des fermes de serveurs, les robots apprennent aux autres robots des milliers de fois jusqu’à ce que le geste soit correct.

L’AI donne envie et fait peur dans la société calculée qui vient.

D’autant qu’« avec Airbnb, Uber ou Google, la Silicon Valley n’a hélas pas résolu les grands défis de notre époque : nourrir, soigner, éduquer 9,9 milliards d’être humains ? », a déploré Jason Pontin, rédacteur-en-chef de la MIT Technology Review.

Et surtout, « l’intelligence artificielle n’a pas encore résolu un grande question : le bon sens ! », résume Dileep George, co-fondateur de la fameuse firme d’algorithmes Vicarious.

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—–

A suivre un entretien réalisé au MIT avec Meron Gribetz, le fondateur de Méta, l’un des trois acteurs de la réalité augmentée avec Microsoft et Magic Leaps. Stay tuned !  

 

 

Liens vagabonds : la guerre en direct sur Facebook

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Andrew Kaczynski’s journalism skills captured the attention of CNN, which hired him away from BuzzFeed this month. Credit George Etheredge for The New York Times
Andrew Kaczynski’s journalism skills captured the attention of CNN, which hired him away from BuzzFeed this month. Credit George Etheredge for The New York Times

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A visitor tries the flight simulator Birdly at the exhibition "Animated Wonderworlds" at Museum fuer Gestaltung (Museum for Design) in Zurich, November 17, 2015. Birdly simulates the flight of a red kite over New York City, controlled by the entire body of the user. The flight simulator was developed by scientists at Zurich University of the Arts. REUTERS/Arnd Wiegmann - RTS7JXB
A visitor tries the flight simulator Birdly at the exhibition « Animated Wonderworlds » at Museum fuer Gestaltung (Museum for Design) in Zurich. REUTERS/Arnd Wiegmann – RTS7JXB

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Réalité augmentée : spectaculaire démo du casque Meta 2 ?

Meta, un des champions américains de la réalité augmentée, a présenté cette semaine à Paris son nouveau casque Méta 2. 

Spectaculaire !  ??

Voir des choses invisibles !


Le dispositif de « super vision » (interaction directe avec des hologrammes) est disponible en pré-commande pour environ 1.000 $ et sera livré en début d’année prochaine, a précisé Raymond Lo, directeur technique de Meta, lors de la conférence Hello Tomorrow.

Basée dans la Silicon Valley, Meta compte parmi ses investisseurs de nombreux fonds mais aussi Dolby, Lenovo et Tencent.

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En attendant le très convoité système de Magic Leap, c’est Microsoft qui a aussi annoncé cette semaine la mise en vente dans plusieurs pays d’Europe, — dont la France–  de son casque ordinateur Hololens, qui lui, n’a pas besoin d’être relié par un câble à un ordi. Destiné essentiellement aux professionnels, il sera disponible fin novembre à plus de 3.000 euros.

Vol (safe) en wingsuit

Je ne peux résister à partager cette démo sympa de vol en wingsuit en réalité virtuelle présentée aussi cette semaine au festival de VR Screen4All à la Plaine St Denis.

 

 

Liens vagabonds : nouveaux bouquets TV, light et à la carte ?

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Demain, nous n’irons plus SUR Facebook mais DANS Facebook !

Par Jérôme Derozard, consultant et entrepreneur. Billet invité.

Pour Mark Zuckerberg, le « réseau social du futur » passe par une VR sociale qui place au centre les personnes et non les applications. Demain, nous n’irons plus SUR Facebook mais DANS Facebook !

Quelques jours après le lancement par Google de sa plateforme VR Daydream, Facebook vient de présenter, lors de la « keynote » Oculus Connect 3*, sa vision de la réalité virtuelle. Mark Zuckerberg y dialogue avec deux personnes représentées par leurs avatars, joue avec eux aux échecs ou les « téléportent » dans une photo ou une vidéo à 360°. Dans une scène à la Inception, il se téléporte dans son salon avec ses collègues, y reçoit un appel vidéo de sa femme (via Messenger) et prend un « selfie » de son avatar (virtuel) et de sa femme (réelle) depuis l’intérieur de sa maison qu’il poste ensuite sur son mur…

Ouf !

évolution

Encore 250 millions $ d’investissements

Si Facebook veut être à la pointe de la VR sociale, la société encourage les autres à créer des contenus, y compris en les finançant. 250 millions de dollars ont déjà été investis, et le même montant sera à nouveau proposé aux développeurs et créateurs de contenus VR, dont 10 millions de dollars pour les contenus éducatifs et autant pour soutenir les développeurs venant des minorités.

La société couvrira également les coûts de licence du moteur 3D Unreal Engine pour les applications vendues sur le store Oculus jusqu’à 5 millions de dollars de chiffre d’affaires. Facebook met ainsi les grands moyens pour créer son un écosystème Oculus, face à des concurrents qui peuvent capitaliser sur une plateforme existante : Google avec Android, Sony avec PlayStation et HTC/Valve avec Steam. De nouveaux contenus exclusifs ont été annoncés à la conférence, dont un karaoké VR SingSpace par les créateurs de Rock Band, une vidéo à 360° du cirque du soleil et des expériences VR associées au nouveau film Blade Runner 2049 de Disney.

Casque autonome sans fil

Pour étendre sa plateforme Facebook travaille sur un nouveau casque VR complètement autonome (ne nécessitant ni PC ni smartphone pour fonctionner) nommé Santa Cruz. Ce casque permettra comme l’Oculus Rift de suivre les mouvements de la tête mais sans capteur externe (« inside out tracking), tout en étant utilisable partout comme la Gear VR. Le casque embarquera sa propre « unité centrale », logée derrière la tête de l’utilisateur. Il s’agit pour l’instant d’un prototype pas de date de disponibilité ni de prix annoncé toutefois.

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Le cofondateur d’Oculus Nate Mitchell a ensuite présenté les nouveautés de la plateforme Oculus Rift pour les développeurs. Un nouveau SDK (kit de développement) Audio permet de créer plus facilement des environnements audio immersifs. Un SDK web basé sur le standard webVR et le framework web maison « React » permettra de créer simplement des contenus VR en utilisant des technologies web (html, Javascript), et sera accompagné d’un nouveau navigateur web nommé « Carmel ». L’avantage d’utiliser des technologies web est d’étendre la base des développeurs et de simplifier le partage et la découverte des contenus via le navigateur. Plusieurs expériences web VR ont été présentées dont un configurateur de voiture proposé par Renault.

renault

Editeur d’avatar

La société n’oublie pas non plus sa mission principale et propose de nombreux outils pour faire d’Oculus une plateforme sociale. Oculus Avatar offrira la possibilité aux développeurs d’intégrer dans leurs expériences sociales un avatar VR personnalisé commun à toutes les applications. Un « éditeur d’avatar » permettra à chaque utilisateur de configurer son apparence : visage, cheveux, couleur, col, lunettes – bonne nouvelle pour les porteurs de verres correcteurs, tout le monde porte des lunettes dans le monde Oculus.

Autres outils : « Oculus Parties » permettra d’inviter et de parler à d’autres utilisateurs et « Oculus Rooms » de partager un espace commun, par exemple pour visionner une vidéo ensemble. Oculus Rooms permettra également aux participants de rejoindre ensemble d’autres applications VR sociales, notamment Hulu VR.

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Outils anti-nausée

L’un des points noirs de la VR est sa propension à déclencher un inconfort (allant jusqu’à la nausée) chez certains utilisateurs, notamment lorsqu’une application n’atteint pas le seuil de 90 images par seconde. Pour résoudre ce problème Facebook propose deux nouveaux outils aux développeurs : Timewarp et Spacewarp qui génèrent de façon intelligente des images intercalaires même sur les PCs les moins performants.

Pour rappel il faut disposer d’un ordinateur « Oculus Ready » pour utiliser le casque Rift. Au lancement, les premiers PCs compatibles coûtaient 1.000 $. Pour étendre le marché de la VR Oculus a annoncé le premier ordinateur « Oculus Ready » à 499 $, ainsi que les premiers portables compatibles Oculus.

D’autres nouveaux accessoires Oculus ont aussi été annoncés. Pour améliorer l’expérience d’immersion, la société va mettre en vente des écouteurs intra-auriculaires optimisés (49 $), des manettes tactiles Touch (199 $) et un nouveau capteur de présence (79 $) pour suivre les mouvements de l’utilisateur dans l’espace comme sur HTC Vive (« room scale »). En ajoutant à ces accessoires l’ordinateur et le casque lui-même (599 $) il faudra compter au minimum de 1.400 $ pour bénéficier de la meilleure expérience VR Oculus… autant dire que le marché cible reste limité aux « early adopters » fortunés.

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Pour l’instant le mobile domine

La majorité des utilisateurs continueront donc probablement à utiliser leur téléphone mobile pour accéder à la VR. Plus de 400 applications (dont de nombreuses applications vidéo) provenant de 55 pays différents sont disponibles sur la Gear VR, le casque mobile fabriqué par Samsung. Aujourd’hui le temps passé par les utilisateurs se répartit équitablement entre expériences « passives » (par exemple regarder une vidéo à 360°) ou actives (type jeux). Oculus a aussi amélioré son SDK mobile pour simplifier le développement et améliorer les performances. Facebook capitalise sur sa plateforme vidéo pour offrir aux développeurs la possibilité d’héberger et de diffuser gratuitement les vidéos à 360° en streaming, mais aussi de capturer et diffuser en direct depuis une application VR vers Facebook Live.

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Demain 32 millions de pixels

Dernier intervenant à la keynote, le « Scientifique en chef » d’Oculus Mickaël Abrash a présenté sa vision de l’avenir de la VR haut de gamme dans 5 ans. Au programme : une résolution de 4K sur 4K par œil soit 32 millions de pixels en tout ! Les futurs casques proposeront également un champ de vision de 140 degrés avec une profondeur de champ variable.

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Pour atteindre ce niveau de performance il faudra apporter des améliorations substantielles non seulement aux écrans mais aussi aux capteurs et aux processeurs. Pour éviter de devoir générer et diffuser 32 millions de pixels en permanence, il sera nécessaire de suivre le mouvement et la forme des pupilles afin d’ajuster la qualité du rendu en fonction du regard de l’utilisateur (seule la zone fixée par l’utilisateur étant rendue précisément, les autres zones restant plus floues). L’audio sera aussi un point d’amélioration majeur, le rendu sonore devant évoluer en fonction de l’environnement virtuel. Les manettes resteront essentielles pour l’interaction avec la VR, non seulement pour capturer les mouvements mais aussi pour fournir un retour haptique vers l’utilisateur.

VR augmentée mieux que la réalité augmentée ?

Mickaël Abrash pense enfin que la « VR augmentée », la capacité de numériser le réel (avec des capteurs similaires à ceux utilisés par le Projet Tango de Google) pour l’intégrer dans le virtuel, prendra le pas sur la réalité augmentée (la possibilité de superposer du virtuel sur le réel comme sur HoloLens). Et de décrire son application VR idéale : un environnement de travail virtuel, où les collaborateurs apparaissent sous forme d’avatars réalistes et peuvent échanger librement comme s’ils étaient situés dans un même lieu.

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Au final entre les contenus et la recherche fondamentale, il va encore être nécessaire pour Facebook d’investir encore des milliards de dollars dans la réalité virtuelle, sachant que les revenus resteront sans doute modestes. Mais il s’agit d’une société prospère, dirigée par un fervent partisan de la technologie qui en contrôle la majorité des droits de vote et semble prêt à investir sur le long terme.

Quel que soit le futur de la VR dans 5 ans, on peut parier que Facebook en fera encore partie, ce qui ne sera pas forcément le cas des autres acteurs.

(*A noter l’absence du fondateur d’Oculus, Palmer Luckey, suite à la polémique autour de son soutien financier à la campagne de Donald Trump.)

Liens vagabonds : la VR commence à devenir sociale

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VR, IA, maison connectée : Google défend sa place au-delà du mobile

Par Jérôme Derozard, consultant et entrepreneur. Billet invité

La « keynote » de rentrée de Google hier soir, sur sa nouvelle gamme de produits, colle de près à Apple. Comme pour la firme de Cupertino, elle fut orientée consommateurs et matériels, et intervient après celle de juin dédiée aux développeurs et logiciels. Mais c’est loin d’être la seule similarité. La bagarre s’annonce rude ! Amazon et Facebook sont aussi dans la ligne de mire. C’est le monde de demain qui se prépare.

Décryptage. 

De « mobile first » à « AI first » 

L’introduction du PDG Sundar Pichai a rappelé la transition de l’informatique depuis le PC dans les années 80, le web dans les années 90, le mobile dans les années 2000, jusqu’à l’intelligence artificielle aujourd’hui. Nous passons aujourd’hui d’un monde « mobile first » à un monde « AI first », où l’informatique est dématérialisée et pervasive dans tous les objets qui nous entourent.

C’est dans optique que Google a présenté son Assistant en mai dernier, avec lequel les utilisateurs peuvent établir une vraie conversation. Google veut créer un moteur de recherche non pas personnalisé mais personnel, qui connaisse l’utilisateur et puisse le suivre de partout et répondre à toutes ses demandes, même les plus farfelues.

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Quelques-unes des demandes auxquelles peut répondre Google Assistant

Pour atteindre ce but, Google travaille sur tous les aspects de l’Intelligence Artificielle : son « knowledge graph », qui permet d’organiser et relier les informations indexées par son moteur de recherche pour répondre à des questions ouvertes – le moteur répertorie aujourd’hui plus de 70 milliards de concepts, faits ou lieux. L’analyse de langage naturel, la traduction, la reconnaissance vocale, la reconnaissance d’images et la synthèse vocale également, pour lesquelles les performances se rapprochent de celles des humains grâce à l’utilisation des réseaux neuronaux.

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Comparaison de performances entre IA et humains

En combinant ces différentes compétences Google souhaite rendre son assistant vraiment personnel, capable d’avoir sa propre personnalité et même sa propre voix. Visiblement on rêve beaucoup de Scarlett Johansson à Mountain View…

Mais comment donner accès au Google Assistant de partout, en mobilité ou à la maison, et dans de bonnes conditions, lorsque que l’on se contente de fournir la partie logicielle sans la partie matérielle, à la différence d’Apple ou d’Amazon ? Les initiatives timides de Google dans le matériel ont pour la plupart échoué faute d’un chef d’orchestre unique et d’une vraie motivation, aussi la société a choisi d’unifier tous ses efforts sous la direction d’un seul homme – Rick Osterloh, ancien de Motorola. Il a pour objectif de « montrer le meilleur de Google dans des appareils » en s’assurant que logiciels et matériels s’intègrent au mieux.

Le 1er téléphone Google intègre la VR

Premier produit issu de cette nouvelle approche : le Pixel – premier « téléphone par Google » (mais fabriqué par HTC dont le nom n’apparaît nulle part). Il se veut performant, simple et facile à utiliser – comme un iPhone – et est d’ailleurs proposé au prix… d’un iPhone (à partir de 759€).

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Le Pixel fonctionne sous la dernière version d’Android (Nougat) et est le premier à intégrer le « Google assistant », qui reprend un certain nombre de fonctionnalités déjà disponibles sur Google Now, mais en délaisse l’approche « moteur de recherche » pour une approche conversationnelle « à la Siri ».

Dans sa communication Google met l’accent sur son appareil photo – traditionnellement un point fort des smartphones Apple ; sur le stockage illimité et gratuit des photos et vidéos « dans le cloud » sans redimensionnement (y compris pour les vidéos 4K) et sur le logiciel de communication Duo qui fonctionne aussi bien sur Android qu’iPhone (à la différence de Facetime). Toujours pour attirer les utilisateurs Apple, Google propose une application de transfert de données depuis un iPhone, un système de financement et un service client dédié 24/24 et 7 jours sur 7. Au final tout est fait pour convaincre les fidèles de la marque à la pomme de sauter le pas vers le monde Google et de délaisser Siri pour Google Assistant.

Le principal point de différenciation du Pixel avec l’iPhone est son support de la réalité virtuelle.

Le Pixel est en effet le premier téléphone compatible Daydream, le système VR de Google, évolution du rudimentaire Cardboard. Les utilisateurs qui précommandent un Pixel recevront d’ailleurs gratuitement le Daydream View, le premier casque VR mobile de Google qui concurrence directement la Gear VR de Samsung et Facebook.

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Ce casque pourra être acheté séparément au prix de 79$ à partir du mois de novembre et fonctionnera avec les autres smartphones Android certifiés Daydream. Grâce là aussi à une meilleure intégration entre matériel et logiciel, le View promet une faible latence et un meilleur confort d’utilisation que les autres casques mobiles VR. Il est fabriqué en tissu pour être plus léger, facile à mettre en place et confortable ; il est fourni avec un contrôleur permettant de cliquer, pointer ou « swiper » sans avoir à toucher le casque. Plusieurs coloris seront disponibles pour faire du Daydream View le premier casque de VR « fashion », et inciter ses utilisateurs à l’utiliser en public, le discret logo « G » assurant la promotion de la marque.

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Le système Daydream arrivant après les autres écosystèmes VR (Oculus VR, Steam VR), il est aussi essentiel que des contenus VR soient disponibles en nombre dès le lancement. Outre ses services maisons YouTube, Maps et Play Movies, Google a mis en place près de 50 partenariats avec des fournisseurs de contenus : Warner Bros pour une « expérience VR » basée sur l’univers d’Harry Potter ; CCP Games avec un jeu basé sur l’univers EVE ; le New-York Times qui mettra à disposition ses reportages à 360° ; mais aussi des partenariats avec les services de streaming Netflix, Hulu et HBO Now qui proposeront l’accès à leurs catalogues depuis Daydream.

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Interface VR du service Hulu

Avec Daydream Google a l’occasion de se différencier d’Apple mais surtout de rattraper son retard sur Facebook dans la VR ; celui-ci devrait d’ailleurs annoncer les dernières évolutions de son système Oculus cette semaine lors de sa conférence Oculus Connect.

Autre terrain où Google a du retard : la maison connectée. Pour cela Google a annoncé 3 nouveaux produits, dont Google Wifi un répéteur permettant d’améliorer la couverture d’un réseau sans-fil à la maison. Pilotable depuis une application mobile, il permet de définir des règles d’utilisation du réseau pour chaque appareil connecté.

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Autre nouveauté très attendue : la Chromecast Ultra. Il s’agit de la nouvelle version de la clé TV de Google qui s’est vendue à 30 millions d’exemplaires dans le monde depuis 2013 (soit l’équivalent des ventes totales de l’Apple TV). Cette nouvelle version propose pour 69$ (79€ en France, le double du modèle précédent qui est toujours en vente) de diffuser des vidéos en UHD (Ultra Haute Définition) et HDR (large gamme de contraste).

Il ne s’agit pas du premier produit 4K compatible Google Cast, d’autres téléviseurs ou box UHD sont déjà disponibles sur le marché, par exemple la nouvelle Mi Box 4K de Xiaomi lancée lundi aux Etats-Unis au même prix. C’est par contre le premier produit à supporter officiellement le « cast » de contenus en 4K depuis les applications compatibles : Netflix, Vudu ou YouTube. La Chromecast Ultra se positionne sur le marché encombré des box OTT face à la Fire TV d’Amazon et la Roku Premiere qui supportent également l’UHD.

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Dernier produit présenté par Google, et sans doute celui qui bénéficie le plus du Google Assistant : le Google Home. Il s’agit du haut-parleur intelligent annoncé à Google I/O en mai dernier, qui concurrence frontalement l’Echo d’Amazon (déjà vendu à plus de 3 millions d’exemplaires et qui vient d’être lancé au Royaume-Uni et en Allemagne). Proposé à 129$ (50$ de moins que son concurrent) il sera disponible en novembre aux Etats-Unis uniquement.

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Comme l’Echo d’Amazon, Google Home permet d’accéder à divers services musicaux comme Spotify, Pandora ou YouTube Music, et de les piloter via commande vocale. Il supporte en plus le protocole Google Cast, et peut diffuser de la musique, des podcasts ou des radios internet provenant d’une application mobile. Il permet comme le produit d’Amazon de contrôler des appareils domotiques, la liste des partenaires étant toutefois moins fournie avec seulement Nest (autre division d’Alphabet), Smarthings de Samsung, Hue de Philips et la plateforme IFTTT. La principale différence est là aussi le support du Google Cast qui permet de lancer directement via commande vocale la lecture d’une vidéo YouTube ou d’un album Google Photos sur une TV équipée d’une Chromecast.

Mais là où Google compte se différencier par rapport à Amazon c’est dans l’accès au Google Assistant et à travers lui à l’ensemble des services Google. Il sera ainsi possible de chercher une adresse sur Google Maps et d’obtenir un itinéraire, de poser une question et d’obtenir une réponse via le « knowledge graph » ou un extrait de site web (ce qui risque de poser certains problèmes de droits). Google Home proposera également un « briefing quotidien » synthétisant les évènements planifiés dans Google Agenda, la météo de la journée, le trafic routier sur le chemin du travail…

Google travaille aussi avec des partenaires médias comme CNN, le Wall Street Journal ou Elle pour proposer des contenus additionnels dans ce briefing ou accessibles sur demande de l’utilisateur.

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Partenaires de Google Home

Pour augmenter le nombre de partenaires et tenter de rattraper Amazon et ses plus de 3.000 « skills » (bots vocaux), Google va en outre mettre en place une nouvelle plateforme « Actions on Google » permettant aux développeurs de créer de nouvelles intégrations à Google Assistant. Cette plateforme devrait être lancée début décembre ; elle permettra d’abord de créer des « actions directes » pour déclencher une commande sur une application ou un appareil externe via commande vocale, sur le modèle des « voice actions » disponibles sur Android. Ce type d’intégration sera particulièrement adapté pour la domotique ou pour la lecture de contenus médias ; Netflix implémente actuellement ce type d’intégration sur son service.

Pour des intégrations plus complexes nécessitant un échange (vocal, textuel ou hybride) entre l’utilisateur et le service (par exemple commander une voiture via Uber), un autre type d’actions sera proposée : les « actions conversationnelles ». Pour cela Google va s’appuyer sur la plateforme api.ai rachetée il y a seulement quelques semaines, et qui se positionne comme concurrent de wit.ai (racheté par Facebook) ou du Bot Framework de Microsoft.

D’autres appareils proposés par des tiers et intégrant Google Assistant pourraient faire leur apparition l’année prochaine suite à la sortie du « Embedded Google Assistant SDK », équivalent du « Alexa Voice Service » d’Amazon. Ou même mieux. Ce SDK permettra d’intégrer les fonctionnalités d’Assistant, notamment la recherche vocale, dans d’autres appareils depuis un simple « Raspberry Pi » jusqu’aux appareils plus complexes comme le frigo connecté.

Made by Google

Au final c’est une gamme entière de produits « made by Google » que le groupe vient de dévoiler, chacun étant positionné pour protéger Google d’un service directement concurrent : le Pixel face à l’iPhone et Siri, alternative à Google Search ; le Daydream View face au Gear VR et Oculus, concurrençant Android et YouTube ; Google Home face à l’Echo et Alexa, autre alternative à Google Search. Aux consommateurs de décider à présent quels produits ils mettront sous le sapin.

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Liens vagabonds : dans une époque pareille, le fact-checking devient décisif

A RETENIR CETTE SEMAINE

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CAMPAGNE ELECTORALE US

DÉBATS PRÉSIDENTIELS

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“MUST READ”

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SURVEILLANCE vs. CONFIANCE

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NOUVEAUX USAGES, COMPORTEMENTS

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DISRUPTION, REVOLUTION, DISLOCATION

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MOBILITES / LIVE

360° / REALITE VIRTUELLE / REALITE AUGMENTEE

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RO-BOTS, INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, AUTOMATISATION, BIG DATA, MACHINE LEARNING

NOUVEAUTES

SMART TV / STREAMERS / VIDEO / MULTI-ECRANS

RESEAUX SOCIAUX, PLATEFORMES

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Journalisme web : 10 tendances pour 2016 à 2026

Par Hervé Brusini, Direction de l’information, France Télévisions

Ce fut un show bourré d’infos, d’humour et de préconisations. Pour la 9ème année consécutive, la spécialiste en prospective, Amy Webb a brossé, le week-end dernier à Denver devant l’ONA (Online News Association), le tableau de ce que sera, selon elle, le journalisme numérique dans les 10 années à venir. Cinq tendances devraient ainsi structurer le vaste monde de l’info en ligne.

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Ultime recommandation de sa part avant le lever de rideau :  pour distinguer une tendance, « il ne faut pas se laisser distraire par ce qui brille » conseille Amy Webb. Et d’ajouter : « Il est nécessaire de voir ce qu’il se passe à la marge aujourd’hui, et qui deviendra le mainstream de demain… »

1La reconnaissance des objets

« Il y a 7 milliards d’humains et potentiellement, tous ont un portable, tous peuvent faire des images. » 

Un tel constat est lourd de conséquences pour le genre humain comme pour le journalisme: Comment stocker cette abondance ? Comment la rendre utile ?

De fait, a assuré Amy Webb, les machines sont amenées à reconnaître les objets, et le contexte dans lequel ils se situent. Déjà, le FBI a mis au point des programmes capables de reconnaitre les personnes, qu’elles soient en mouvement ou les cheveux devant le visage. On peut même prédire comment les gens vont interagir, se serrer la main, s’embrasser d’une seconde à l’autre.

Cet afflux d’images de toute nature, va contraindre à repenser la stratégie et l’organisation des rédactions, estime l’experte. Car la reconnaissance des images, et, à travers elles, des objets et des personnes permettra d’indexer toutes des représentations, ce qui pour l’heure sans utiliser l’écrit, est impossible.

Caméra poussière
Caméra poussière

D’autant que la miniaturisation des caméras est en marche. Elle a alors parlé de « caméra poussière », et la voilà soufflant sur la paume de sa main. Un nuage de particules brillantes s’en échappant. Ce n’étaient que des paillettes de maquillage, mais Amy Webb assure qu’à Stuttgart des chercheurs travaillent sur des micro caméras, sorte de « poussière intelligente » capable d’assurer la prise de vue d’une zone de guerre, d’un événement en direct.

« Bien sûr, a-t-elle ajouté, cela finit par se dégrader mais si les signaux ont bel et bien été envoyés aux news rooms… » Tout cela pose évidemment de graves questions, a affirmé Amy Webb. Les algorithmes qui prédisent les comportements criminels peuvent virer aux clichés racistes, etc…

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2Le crowdlearning

Il y a 10 ans, rappelle Amy Webb, le crowdsoursing était le grand sujet à la mode. La production d’informations avec la participation d’un grand nombre de contributeurs était plébiscitée. Désormais pour comprendre une question, on peut utiliser le flux continuel de données qui existe aujourd’hui.

Les données de masse doivent ouvrir au journalisme de nouvelles perspectives, « afin de poser de nouvelles questions » a déclaré Amy Webb.

Ainsi en matière de santé avec le site health data.gov – le domaine de la santé ira en expansion gigantesque, ou simplement de circulation automobile avec l’application Waze par exemple, les data permettent d’autres récits, d’autres reportages. Voire même de revisiter des événements passés.

On pourrait ainsi créer une « sorte de sonar digital » a suggéré l’experte, notamment grâce à l’intelligence artificielle qui se développe. Mais le journalisme aura alors un absolu devoir de transparence quant à ses sources. Vigilance aussi à propos du devenir de toutes ces données.

« Attention à qui utilise ces data, si Google est vendu, des morceaux de moi-même le seront aussi ! Et ces questions on doit se les poser en 2016 avant que cela ne devienne un problème en 2026. »

3La réalité mixte

L’environnement immersif des nouveaux outils technologiques change l’art de raconter une histoire. La réalité mixte est donc la combinaison des royaumes physique et numérique avec la réalité augmentée (et ses superpositions numériques), la réalité virtuelle et la caméra multidirectionnelle à 360° (ces deux derniers aspects appartenant à ce qu’on appelle un environnement immersif).

Pour autant Amy Webb a jugé que « la réalité virtuelle n’est pas la panacée. En effet, tout le monde ne possède pas un casque approprié, la vision en situation immersive provoque des nausées, cela requiert une attention très soutenue, de même qu’un investissement fort en ressources, enfin elle est adaptée qu’à certains récits ».

Il s’agit, pour le journalisme, de se confronter au paradigme très actuel : « montrer versus dire ».

Ainsi a-t-elle dit, la crise des réfugiés, le réchauffement climatiques ou la violence armée à Chicago, peuvent constituer des sujets « d’expérience en réalité virtuelle », mais elle a ajouté, « n’investissez pas dans cette technologie sans avoir établi à long terme votre stratégie de réalité mixte ».

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De nombreuses questions restent à résoudre, avertit la futurologue.

Une brise philosophique venait de se lever dans la grande salle de l’ONA quand Amy Webb a prophétisé que la réalité augmentée était peut être le futur de l’information. Là encore, associée à l’intelligence artificielle et au flux de data, la RA est appelée à se développer très rapidement.

« C’est donc MAINTENANT que les journalistes doivent s’y intéresser », a-t-elle recommandé.

4L’informatique conversationnelle

«  On peut s’attendre à parler à des machines pour le reste de notre vie », prévient Amy Webb.

Selon elle, des interfaces robotiques commencent d’ores et déjà à remplacer les interfaces standards. « Cela change les attentes de ceux qui s’intéressent à l’info dit la spécialiste. Très bientôt la conversation remplacera le commentaire ». On pourra donc en demander plus en parlant avec le bot reporter ou le bot éditeur.

Pour mieux convaincre, Amy Webb a alors entamé un dialogue avec Akira Lovelace, un bot reporter (créé sur Chatfuel) interrogé sur l’#ONA16 , ou avec une certaine Amy Webb ( faite avec Pandorabots), autrement dit la représentation botisée d’Amy Webb elle-même. Les conversations sont allés bon train sur l’existence de l’ONA, son passé, le nombre de ses participants ou sur la réalité de l’humour d’Amy, question posée par Amy Webb à … elle même.

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Le jeune Dimitri Dumik a rejoint l’universitaire chercheuse sur scène. Il est le PDG de Chatfuel et nous a confirmé que son bot Akira avait été créé le jour même quelques heures avant la conférence. CNN, ou Buzzfeed ont déjà réalisé des tentatives fructueuses en matière de bots. Pas étonnant, car selon Amy Webb, ce journalisme de conversation « rencontre les gens où ils sont déjà ».

Ainsi à propos de la Syrie, il est possible d’organiser un bot explicatif, pour peu que le corpus basique soit solide, a prévenu Amy Webb. Il faut donc amasser les questions/réponses préalables du genre : que se passe-t-il en Syrie ? Quand, comment a commencé la crise ? Qui est Assad ?… Et bien sûr, mettre en place toutes les cartes géographiques possibles.

On peut faire de même avec les soirées électorales. « Il ne tient qu’à vous ! », a lancé la jeune femme. Bot en forme de kiosque où l’on converse sur les trois histoires du moment. Bot consacré à un seul sujet, la ville d’Alep en Syrie par exemple. Bot d’infos locales…

« Dans 10 ans, a affirmé Amy Webb, grâce à cette conversation combinée avec l’intelligence artificielle et son apprentissage en temps réel, les interactions avec les humains seront réelles. Nous aurons appris aux machines à parler. Elles auront appris notre rancune, notre sexisme, notre xénophobie, notre homophobie…»

La jeune spécialiste a alors voulu dire que nous étions les pères et mères de ces machines, que nous avions une responsabilité dans leur mode de pensée et qu’en retour, elles pourraient peut être nous apprendre « à être de meilleurs humains ».

5Le journalisme augmenté

Pour comprendre ce qu’il se passe, il faut savoir relier des faits.

« Précisément l’ordinateur nous aide à cela, a assuré Amy Webb. Dans 15 ans les machines auront beaucoup appris, les systèmes seront plus puissants, le journalisme augmenté le sera nettement même s’il n’en est encore qu’à ses débuts. »

En reliant les faits, les données, les documents entre eux, le journalisme numérique conduit le journalisme dans le réel plus que jamais, a suggéré Webb. « La crédulité » diminuera.

« Ainsi, en pleine campagne électoral, un bot capable d’effectuer un fact checking en temps réel, pourra voir le jour. Hélas c’est aujourd’hui impossible. Ce sera pour la fois suivante », a ironisé la spécialiste.

De nouveaux métiers vont apparaître dans le journalisme selon Amy Webb : le reporter se verra « renforcé », il y aura des développeurs de Bot, des éditeurs publics de code, des chercheurs MediaLab. Le pilier de tout ce futur proche étant l’intelligence artificielle, a garanti Amy Webb.

« Elle n’est pas encore totalement arrivée, a-t-elle souligné. C’est juste le début. Prenez le temps d’apprendre ce que cela recouvre réellement. Apprenez son lexique, ce que cela peut faire et ne pas faire… » Amy Webb a conclu cette heure et quart de conférence sur ces mots : «  Le futur des médias n’est pas prédéterminé. C’est ensemble que nous le fabriquerons… dans le présent. »

Et c’est ainsi que s’est achevé une présentation effectuée debout sans notes (à part les slides) et sur un rythme plus que soutenu. Pourtant Amy Webb avait encore 5 autres tendances à nous révéler. Les voici en bonus et très résumées.

Le Bonus

6le doxxing organisationnel

Autrement dit le piratage de renseignements à propos d’une personne. Précisément, ce piratage est chose connue. Il n’est pas exceptionnel et guette les organisations de presse. En France on l’a vu avec les attaques subies par TV5 Monde. Il faut donc que les médias s’y préparent, a averti Webb. Il est temps d’intégrer sérieusement des protocoles de sécurité dans les news room.

7La fragilité numérique

On l’a vu, le flot de données est continu. Images, textes, data de toute nature explosent en termes de contenus numériques. La question de la préservation de toutes ces productions est déjà posée. Comment enregistrer, stocker, référencer le journalisme numérique, la préoccupation est grandissante. Elle demandera de faire des choix, d’introduire des critères de sélection qui ne seront pas sans soulever de vastes débats.

8La vérification, l’étiquetage de l’info

Lors de sa conférence Amy Webb a parlé du devoir de transparence pour les journalistes. Non seulement, ils doivent s’expliquer sur leurs méthodes, leurs sources, mais aussi à terme sur les technologies et les data utilisées. L’outil employé fera partie de cette exigence de clarté, les algorithmes auront donc la nécessité d’étiqueter l’info sur tous ces aspects.

9L’édition limitée

C’est une valeur ajoutée du journalisme. Le grand récit avec début et fin, la série de sujets à épisodes multiples, pour Amy Webb, tout cela constitue un « plus » dans le journalisme à venir.

10Le journalisme comme service

C’est une façon de répondre à la crise que traverse la fabrication de l’info. Le service est un début de réponse selon Amy Webb. Informer, certes, mais aider le public est un service auquel le journalisme est convié. Et cela dans tous les registres de l’information, très concrètement dans l’info de proximité et plus pédagogiquement dans de décodage de la complexité de l’actualité du monde.

Les « slides » de la présentation sont ici. Et pour mémoire, voici les compte-rendus du top 10 d’Amy Webb, CEO de Webb Media Group, de fin 2015,  2014,  2013, 2012,2011 et 2010.

Salle comble pour une des sessions les plus attendues
Salle comble pour une des sessions les plus attendues