La CNIL veut mettre la surveillance sous surveillance

Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la CNIL, a dénoncé vendredi en marge du Festival Futur en Seine à Paris, "le partenariat entre le public et le privé sur une forme de surveillance" des citoyens.  

"Snowden a eu un grand mérite quand même, c'est qu'il a levé le voile sur les réalités de cet univers, un écosystème assez compliqué dans lequel le rôle des acteurs publics et des acteurs privés s'entremêlent. Un écosystème que la plupart d'entre nous connait mal et ne maîtrise pas du tout", nous a-t-elle déclaré par la suite.

"Après Snowden  on est encore plus incité à doter chacun de cette culture (numérique) de base pour qu'il puisse non pas résister à cette surveillance, mais être capable d'en définir le périmètre, comme il le souhaite". A cette surveillance, il faut opposer "une résistance active et non pas passive. Ces technologies du numérique ont chacune en elles une dimension de contrôle et de surveillance. Il ne faut pas se le cacher. L'idée ce n'est pas de supprimer, mais de mettre cette surveillance sous surveillance, et sous surveillance de chacun d'entre nous. Et pour ça, il faut que chacun d'entre nous y comprenne quelque chose. Aujourd'hui ne n'est pas complètement le cas. " 

"On est en train de changer d'univers. Le numérique est désormais partout. On ne peut plus raisonner comme il y a quelques années en disant c'est un univers qui n'intéresse qu'une partie de la population. En fait ça nous concerne tous (...) L'idée c'est de donner à chacun d'entre nous une culture générale du numérique pour chacun d'entre nous soit un acteur ".